Conflit : Dekra Réunion : aucun accord entre employés et employeurs après trois semaines de grève
Les salariés de Dekra Réunion ont bouclé leur 16ème jour de grève ce jeudi 12 septembre 2024. Aucun accord n’a encore été trouvé entre les grévistes et la direction de cette entreprise spécialisée dans le contrôle technique automobile. La grève se poursuit donc ce vendredi 13 septembre. Soutenus par une intersyndicale CGTR et CFDT, les employés revendiquent des hausses de rémunération. Les grévistes ont été reçus ce jeudi à la Direction régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Nous en sommes au 16ème jour ouvrable de grève, ce qui fait 3 semaines au total", lance Giovanni Payet, délégué syndical de la CGTR. "Au départ de la grève, le lundi 26 août 2024, plus de 80% du personnel avait cessé le travail, on se retrouve maintenant à un peu plus 70% en raison de la durée du mouvement", note le syndicaliste.
"Nous avons demandé une revalorisation de la prime de partage de valeur (PPV) de 2.000 euros bruts, qui a été revue à la baisse par notre direction pour nous accorder 1.200 euros. Nous avons alors revendiqué et obtenu 400 euros supplémentaires. Au total on est à 1.600 euros de PPV, on a accepté de faire le pas et de conclure un accord", affirme Giovanni Payet. Regardez
L'intersyndicale a aussi obtenu une amélioration des conditions de travail en termes, notamment, de charge de travail et de transmission de planning.
Mais "l'employeur ne veut rien entendre quant à la prime d'ancienneté pour les salariés de l'entreprise. Et cela creuse l'écart entre un employé qui est là depuis de très nombreuses années par rapport à quelqu'un qui vient d'arriver", déclare Mario Corbeau, secrétaire général adjoint du syndicat commercial de la CFDT.
"Par exemple, entre un salarié qui est dans l'entreprise depuis 11 ans et un salarié qui est là depuis trois mois, le plus ancien est à un taux horaire de 11,84 euros contre 12,09 pour le plus jeune. Le salarié qui a participé à la construction de l'entreprise ne peut pas accepter ce genre de chose", expose ce dernier.
Mario Corbeau ajoute : "c'est pourquoi on demande la prime d'ancienneté à l'employeur". Et dans le cas où l'entreprise refuserait, l'intersyndicale a une autre solution : "qu'il mette la grille tarifaire de Dekra Métropole, puisque Dekra Réunion est une de leur filiales, mais la direction botte en touche". Regardez
- Négociation avec la DEETS -
"On est venu pour avoir une réunion de médiation auprès de la DEETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) pour essayer de faire comprendre à l'employeur notre valeur. Aujourd'hui, c'est l'ensemble des employés qui sont déçus, car la prime demandée représente moins de 30 euros par mois à l'employeur qui continue de refuser", avoue Ibrahim Zakaryah, trésorier de Dekra automobiles Réunion et délégué syndical de la CFDT.
"L'employeur nous a dit clairement : une journée fermée représente 25.000 euros", souligne le trésorier. Il ajoute : "on est déjà au 16ème jour, ce qui représente environ 400.000 euros de perte, tout ça pour un blocage des 12.000 euros demandé".
"Tout ce qu'on cherche auprès de la DEETS à ce jour, c'est que notre dossier avance. Néanmoins si l'employeur ne veut toujours rien entendre, on sera obligé de saisir l'organisme en réunion de consultation", déclare le délégué syndical de la CFDT. Regardez
La grève se poursuit ce vendredi 13 septembre.
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