Culture : Alon bougé ! l’agenda des événements culturels
Si la semaine dernière, on mettait l’accent sur deux événements marquants, à savoir le Réunion Comedy Fest et Même pas peur - qui tirent leur révérence ce week-end - le théâtre occupera une place majeure dans la programmation. Sans oublier le festival jeune public Alon Zanfan porté par le Séchoir, et qui se déroulera du 28 février au 6 mars.
Pour qui aime le théâtre, il y en aura pour tous les goûts à commencer par "Home-morceaux de nature en ruine" de la Cie Wozu. Home désigne une maison de retraite en Belgique. Dans une salle commune, trois résidents attendent : une visite, le goûter, un appel... De jeunes comédiens prêtent leurs corps à celui des anciens, affrontant joies et tragédies d’un quotidien transmué en une chorégraphie poétique sans concession. Créé à partir d’une recherche documentaire au sein d’une maison de retraite bruxelloise, la pièce nous plonge dans le temps suspendu et l’atmosphère aseptisée propres à ces institutions. À voir au théâtre Luc Donat de demain soir à 20h et jeudi 29 février au Grand marché.
Lucet Langenier se pose, lui, une question tristement d’actualité, à savoir "Comment devenir un dictateur". Un titre explosif qui casse les codes de ce confort intellectuel pacifiste, voire lâche et mou, dans lequel on se réfugie aisément. Le verbe est cru, claque et choque, le personnage du Formateur se pose en mentor despotique et pense détenir la vérité du pouvoir absolu. Il dicte, profère, ordonne, en appelle au chaos de la violence, et démontre surtout comment instrumentaliser la peur. Bon sang mais ça nous vous rappellerait pas un certain Poutine ? À apprécier demain à 20h…
Côté musique, le Bisik vous embarque ce soir pour une soirée où rock et électro s'entremêlent créant une mélodie et une atmosphère sonore captivante, un voyage musical et cinématographique dans l’univers de Nikki Never Dies qui encourage le public à imaginer avec lui la bande originale de notre époque actuelle.
Les 28 et 29 février prochains, Lucet Langenier déroule le tapis rouge à un grand classique du théâtre français : "Le Bourgeois gentilhomme" revisité par la Cie du Héron… Jeu de miroirs permanent, cette nouvelle mise en scène marie la comédie et la tragédie. Les genres se mélangent, s’opposent, se répondent, pour mettre en valeur la puissance de la comédie de Molière, menée avec joie dans un univers cauchemardesque. Les retardataires pourront se rattraper en allant à Lespas, le 1er mars.
À ne pas manquer non plus aux Bambous mardi 27, à 14h et 19h, "Koulounisation" de la Cie Habemus Papam. Que fabrique le langage comme histoire, politique ou monde commun ? Salim Djaferi mène l’enquête, charge et décharge les mots du colonialisme au fur et à mesure qu’il compose avec d’autres récits, d’autres mots, les siens.
Pour finir sur une touche de musique classique, les amateurs du genre apprécieront les Esquisses musicales de Lespas le 27 février. Quels que soient notre culture, notre milieu social, les noms de Mozart, Bach, Beethoven résonnent en chacun d’entre nous. Leurs œuvres sont entrées dans la postérité, et les mélodies qui y sont associées peuvent s’entendre dans les plus grandes salles de concert, mais aussi dans les films et la publicité… En revanche, il est beaucoup plus difficile pour la majorité d’entre nous de citer des œuvres de compositrices, Lespas rectifie donc le tir…
Terminons cette sélection par un gros temps fort : le Festival jeune public Alon Zenfan pour savourer des spectacles en famille, et de bon augure à l’approche des - petites - vacances scolaires. Avec une programmation toujours éclectique : Bily ek bann marmay Piton A vous feront sourire et danser pour donner vie à la Batouk Marmay dann Somin ; des Bulles d’Impro, ces histoires éphémères jouées par les KipalWest ; l’expo permanente de l’artiste plasticienne Solen Coeffic qui présentera Gribouillis, restitution de sa résidence d’écriture dans les crèches de Piton St-Leu et de La Plaine-des-Palmistes : entre dessins, peintures et installation artistique, le public déambule dans une exposition en devenir, narrative et participative. Il y aura aussi des goûters, des ateliers comptines…
Notre cœur vibre encore et toujours au son du maloya fusion avec d’un côté, le maloya blues-rock de Mister Joce Band qui mettra l'ambiance au Toit ce soir à 20h. Et de l’autre côté, la rondavelle Tiroule à Saint-Leu qui vous invite à découvrir dimanche en fin de journée, le projet Identité de Gaëlle Horellou : du jazz maloya ou quand l'Europe et l'Afrique se rencontrent et quand le traditionnel et le moderne fusionnent.
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