Des travaux jusqu’en 2028 : Double objectif pour un vaste chantier : détruire 78 radiers, construire 78 nouveaux ouvrages
Depuis 2016, le conseil départemental a lancé un large chantier pour supprimer les radiers submersibles à chaque grosse pluie pour les remplacer par de nouveaux ouvrages. Des travaux nécessaires alors que chaque année, les fortes précipitations sont à l’origine de gros problèmes de circulation, voire d’accidents. Depuis début 2024, trois personnes ont en effet perdu la vie en tentant de traverser des radiers communaux submergés. Le plan suppression des radiers continuent donc d’être appliqué, avec, à terme, la destruction de 78 ouvrages départementaux (Photo : www.imazpress.com)
C'est en 2016 qu'a été effectué un recensement et un diagnostic des ouvrages submersibles présents sur l’ensemble du réseau routier, qui s'étend sur 723 km. 163 radiers submersibles ont été identifiés, dont 78 qui ont été ou seront supprimés d'ici 2028.
25 radiers ont été supprimés avant 2021. Concernant la programmation départementale de 2021 à 2028, 15 radiers ont d’ores et déjà été supprimés : huit en 2022, et sept en 2023.
La grande majorité de ces radiers se trouvent dans l'ouest (44%) et le sud (35%) de l'île, alors que l'est n'est que modérément concerné (19%) et le nord presque pas (2%).
"Nous priorisons les interventions en fonction du nombre de passages de véhicules par jour, et en fonction de l'existence ou non d'un autre itinéraire qui permet d'éviter le radier" explique le Département. "Évidemment, des considérations techniques peuvent également permettre d'avancer plus ou moins rapidement" ajoute-t-il.
Plusieurs paramètres entrent en jeu pour décider du type d'ouvrage qui viendra remplacer les radiers. On peut notamment citer le débit à faire transiter, la topographie amont et aval de la ravine, la nature du sol support qui peut avoir un impact fort sur le coût de l'ouvrage, et oriente donc les choix de conception, les emprises disponibles, certains ouvrages étant situés à proximité d'habitations et nécessitant des adaptions techniques..." cite le Département.
Les types d'ouvrages utilisés "vont donc de simples buses en PEHD, à des ouvrages cadres ou portiques en béton armé (qui peuvent être jumelés, triplés... de section variable) à des ouvrages d'art à part entière de type pont dalle en béton armé ou précontraint, à une ou plusieurs travées".
Pour exemple, "le radier de la ravine Blanche, situé sur la RD400 au Tampon, a été remplacé par un pont-dalle en béton précontraint de 15m de portée, le radier de la ravine Bras Canot, situé sur la RD101 à Saint-Paul, a été remplacé par deux cadres en béton armé."
"Les études actuellement en cours sur le radier de la ravine Baptiste, situé sur la RD4 à Saint-Paul, nous orientent vers un ouvrage de type portique double à 2 travées identiques de 14m de portée" précise le Conseil départemental.
- Encore 31 ouvrages à supprimer –
Le travail continue en totu cas pour remplacer tous les radiers submersibles identifiés. En 2023, sept radiers ont été supprimés, dont six à Saint-Leu et un entre Saint-Pierre et Le Tampon. Les travaux sont encore en cours sur trois d'entre eux : Fond Mango, Fond Bagatelle et Grand Fond Dussac.
"Le principe est de remplacer les ouvrages existants par des ouvrages plus conséquents permettant le franchissement des ravines en toute sécurité, en incluant plus de confort pour les usagers" détaille le Département.
Certains délais sont cependant "difficilement maîtrisables en raison de la complexité croissante des opérations, notamment du fait des acquisitions foncières (particulièrement en cas de déclaration d'utilité publique), des dossiers réglementaires (plus ou moins complexes suivant la localisation et la nature des ouvrages), et des capacités d’intervention des concessionnaires (AEP, EDF, Télécom...)" détaille-t-il.
Les moyens déployés pour ces chantiers "dépendent de la complexité des ouvrages à réaliser". "La Direction des routes départementales privilégie autant que possible l'emploi de techniques préfabriquées, permettant une mise en œuvre rapide et limitant ainsi la gêne pour nos usagers" nous explique le Département.
"De même, les délais d'exécution varient suivant la complexité des ouvrages, de 4 à 5 mois pour des ouvrages "simples", à 10 ou 12 mois pour des ouvrages plus complexes."
S'agissant des alternatives proposées aux habitants, le Conseil départemental "fait en sorte (autant que possible) de maintenir la circulation durant les phases de travaux, en privilégiant des méthodologies de construction par demi-ouvrage ou la mise en œuvre de déviation à proximité immédiate". "Nous sommes également particulièrement attentifs aux respects des heures de pointe, en excluant toute opération gênante sur ces créneaux horaires" ajoutet-t-il.
- Cinq millions d'euros par an -
Ces travaux s'élèvent annuellement à cinq millions d'euros. Ils ont été rendus nécessaires en raison du danger mais aussi des inconvénients que les radiers représentent. S'ils sont nécessaires pour enjamber les nombreux cours d'eau de l'île, les fortes pluies – notamment pendant la période cyclonique – impactent régulièrement le quotidien des automobilistes.
Certains n'hésitent pas, malgré le danger, à traverser ces radiers. Menant parfois à des drames, comme à Saint-Joseph, Saint-Louis ou Petite-Île. Ces radiers n'étant cependant pas gérés par le Département, mais par les communes. " Toutes les routes ne relèvent pas du Département" rappelle-t-il en effet.
Dans ce contexte, il reste tout de même important de réfléchir à des alternatives pour améliorer la vie des Réunionnais en période de fortes pluies, en passant notamment par "l'élargissement de la chaussée existante, la création de parapets et de cheminements piétons sécurisés".
Le plan de suppression des radiers s'inscrit directement dans cette logique, afin "d'améliorer la sécurité des usagers et pour rompre avec leur isolement".
Des travaux qui devraient s'achever d'ici 2028.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com