Océan Indien par Imaz Press, vendredi 1er mars 2024 à 13:59

Epidémie à un niveau élevé : Leptospirose : trois fois plus de cas déclarés depuis janvier que les deux dernières années

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Ce vendredi 1er mars 2024, Santé publique France a dévoilé le point épidémiologique régionale. L’épidémie de leptospirose continue à s’intensifier, avec trois fois plus de cas déclarés à l’Agence régionale de santé depuis le début de l’année 2024 que les deux dernières années. En cette période d’été austral, les conditions climatiques sont favorables à la persistance de la bactérie dans l’eau et les milieux humides. Le risque de contamination par la leptospirose lors d’activités à risque est augmenté. On note également une continuité de la hausse des cas de conjonctivites en médecin libérale à La Réunion, largement au dessus de la moyenne 2013-2023. L’épidémie de bronchiolite, touchant les enfants de moins de deux ans est elle terminée (Photo : AFP)

Point épidémiologique régional - Semaine 08 (19 au 25 février 2024)

L’activité des urgences était en baisse avec 4 254 passages comptabilisés en S08 versus 4 496 passages en S07 après consolidation des données.   L’activité des médecins sentinelles était stable avec 2 584 consultations en S08 versus 2 579 consultations en S07.   Les consultations pour des IRA se maintenaient à un niveau élevé 3,5% en S08) et restait stable par rapport à la semaine précédente (3,2% en S07).   La part des consultations pour un motif de conjonctivite restait à un niveau élevé représentant 1,8% des consultations.

- Leptospirose -

Epidémie en cours à un niveau plus élevé que les années précédentes.

En cette période d’été austral, les conditions climatiques sont favorables à la persistance de la bactérie dans l’eau et les milieux humides. Le risque de contamination par la leptospirose lors d’activités à risque est augmenté.

Bilan au 28 février 2024 : Depuis le 1 er janvier 2024, 70 cas de leptospirose confirmés biologiquement ont été déclarés à l’ARS (Figure A), soit trois fois plus de cas déclarés que les années précédente à la même période (23 cas en 2023 et 20 en 2022).

Les principales caractéristiques des cas sont présentées dans le tableau A. Une personne avec un diagnostic de leptospirose est décédée, sans qu’il soit possible de confirmer ou exclure que ce décès soit lié à la leptospirose.

Pour rappel, à La Réunion en moyenne de 1 à 3 décès par an sont liés à la leptospirose. Les principales hypothèses de contamination déclarées par les cas étaient principalement des activités agricoles (professionnelle ou de loisirs) et dans une moindre mesure au bricolage/nettoyage de la cour ou lors d’activités sportives (en contact avec de l’eau douce).

En complément, avec 39 passages dont 25 hospitalisation pour suspicion de leptospirose, l’activité des services d’urgences était deux fois plus élevée que pour la même période de 2023 (19 passages dont 12 hospitalisations) et 2022 (16 passages dont 11 hospitalisations).

- COVID-19 -

Le niveau de circulation virale de la COVID-19 est stable et faible en ce début d’année 2024. En S08, le taux de positivité (TP) était en diminution modérée : 6% en S08 contre 9% la semaine précédente (Figure 1). Le taux de dépistage était stable, à 57 tests pour 100 000 habitants en S08 contre 56 tests pour 100 000 habitants en S07. Le TP était globalement en diminution pour toutes les classes d’âges sauf chez les moins de 15 ans et chez les 15-45 ans pour lesquels il était stable (Figure 2).

En S08, les passages aux urgences pour motif de COVID-19 étaient stables (Figure 3). En S08, 9 passages aux urgences pour COVID-19 ont été comptabilisés contre 10 la semaine précédente (Figure 3). En S08, le nombre de passages aux urgences pour motif de COVID-19 restait inférieur à la moyenne des passages en S08 entre 2020 et 2023 (Figure 3).

Le nombre d’hospitalisations après un passage aux urgences pour motif de COVID-19 était lui aussi stable avec 3 hospitalisations en S08 vs 5 en S07 (Figure 4). Le niveau des hospitalisations était inférieur à la moyenne 2020-2023.

En S08, les passages aux urgences pour motif de COVID-19 étaient stables (Figure 3). En S08, 9 passages aux urgences pour COVID-19 ont été comptabilisés contre 10 la semaine précédente (Figure 3). En S08, le nombre de passages aux urgences pour motif de COVID-19 restait inférieur à la moyenne des passages en S08 entre 2020 et 2023 (Figure 3). Le nombre d’hospitalisations après un passage aux urgences pour motif de COVID-19 était lui aussi stable avec 3 hospitalisations en S08 vs 5 en S07 (Figure 4). Le niveau des hospitalisations était inférieur à la moyenne 2020-2023.

- Grippe, infection respiratoire aiguë et virus gripaux -

En S08, les passages aux urgences pour motif de syndrome grippal étaient en augmentation. Les urgences ont enregistré 42 passages pour un motif de syndrome grippal en S08 contre 29 la semaine précédente, soit une augmentation de 45% (Figure 5). Le nombre d’hospitalisations pour syndrome grippal était fortement en hausse en S08 puisque 10 hospitalisations ont été rapportées vs 1 en S07. La part d’activité des urgences pour un motif de grippe représentait 1,1% de l’activité totale.

La surveillance virologique identifie en S07 une circulation de grippe majoritairement de type A(H1N1)pdm09 (Figure 7). Le taux de positivité était en baisse avec 14% des tests positifs pour les virus grippaux en S07 contre 18% en S06. (*) Au vu des données épidémiologiques, La Réunion n’est pas en épidémie de grippe.

En médecine de ville, la part d’activité des Infections Respiratoires Aigües (IRA) restait à un niveau élevé avec 3,5% de l’activité totale mais restait stable par rapport à la semaine précédente (S07 : 3,2%). La part d’activité pour IRA se situait au dessus de la moyenne 2013- 2023 (Figure 6).

- Bronchiolite (chez les moins de 2 ans) -

Les passages aux urgences pour motif de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans étaient stables en S08 comparés à la semaine précédente (Figure 8).

En S08, 47 enfants âgés de moins de 2 ans ont consulté aux urgences pour une bronchiolite versus 43 en S07 (Figure 8). Le nombre des nouvelles hospitalisations était stable en S08 avec 19 hospitalisations contre 22 hospitalisations en S07 (Table 1).

La part de passages aux urgences pour bronchiolite parmi l’ensemble des passages d’enfants de moins de deux ans était en augmentation à 13,1% en S08 contre 11,5% en S07. Concernant la surveillance virologique, le taux de positivité pour le VRS chez les moins de deux ans était en forte baisse à 26% en S07 (vs 44% en S06) avec une circulation majoritaire de VRS de type A sans pour autant générer, un impact sanitaire conséquent. (*)

- Gastro-enterites aigues (GEA) -

En S08, les passages aux urgences tous âges pour un motif de gastro-entérite étaient en hausse avec 88 passages versus 77 passages en S07 (Figure 10). Le nombre d’hospitalisations était en également en hausse avec 13 hospitalisations en S08 vs 8 en S07. Chez les enfants de moins de 5 ans, les passages aux urgences pour un motif de gastro-entérite étaient stables en S08 (n=38) comparés à la semaine précédente (n=41) (Figure 11). Les hospitalisations après un passage aux urgences étaient stables avec 4 hospitalisations en S08 comme en S07. En S08, la part de l’activité des urgences chez les moins de 5 ans pour la gastro-entérite était de 6% contre 7% en S07.

En médecine de ville, la part d’activité pour diarrhée aigüe était à la hausse et se situait à 2,6% en S08 (Figure 12). Elle se situait au niveau de la moyenne des années 2013-2023.

- Dengue -

En semaine 07, on observe une stabilisation du nombre de cas de dengue signalés : 26 cas sont ainsi rapportés en S07 pour 25 en S06 (Figure 13). La plupart des cas restent localisés sur la commune de St Joseph – 12 cas sur 26 – mas la proportion est en baisse (46% des cas pour 52% en S06) Les autres cas étaient localisés à St Denis (3 cas), St Pierre, St Paul, Le Port (2 cas), Le Tampon, St Louis, 3 Bassins, Petite Ile (1 cas).

Les premiers résultats montrent la présence du sérotype DENV2.

L’impact sanitaire reste à ce jour faible avec 15 passages aux urgences (CHU Sud et CHOR principalement) pour syndrome compatible avec la dengue depuis le début de l’année dont 3 en S07 et aucune hospitalisation signalée. On note cependant une petite augmentation du nombre de consultations pour syndromes cliniquement compatibles avec la dengue en médecine de ville en semaine 07 (de 13 consultations en S07 à 18 en S08)

Par ailleurs, on note une épidémie de dengue à Maurice et à Rodrigues. A ce jour, 14 cas importés ont été signalés au retour d’un voyage sur l’une de ces 2 îles. Un résultat de sérotypage a mis en évidence le DENV2 chez une personne de retour de Rodrigues.

La vigilance reste de mise vu l’été austral en cours et les conditions propices à l’expansion vectorielle.

- Cas de conjoncitivites en médecin libérale et milieu hospitalier : état des lieux  -

Les épidémies de conjonctivite surviennent généralement dans des régions tropicales à forte densité de population, pendant les saisons chaudes et humides. A la Réunion, aucune épidémie majeure n’avait été décrite depuis l’épidémie intervenue en 2015 avec des cas groupés de conjonctivite qui avaient été détectés sur la commune de Saint-Paul, via le réseau OSCOUR®.

4 ème semaine consécutive d’une recrudescence des consultations (Figure 14) pour un motif de conjonctivite rapportées par le réseau des médecins sentinelles. La Cellule régionale de la Réunion a renforcée la surveillance épidémiologique de cette pathologie.

Cette surveillance repose sur le système de surveillance OSCOUR® (données des passages aux urgences et des hospitalisations) pour caractériser l’impact sanitaire et le réseau de médecins sentinelles qui rapporte les nombre hebdomadaire de consultations pour conjonctivite. Enfin, les données des nombres de consultations transmises par la Caisse Générale de Sécurité Sociale nous permettent d’extrapoler le nombre de cas et l’incidence de la conjonctivite en population générale.

• Le réseau des médecins sentinelles

En médecine de ville, la part d’activité pour conjonctivite se situait toujours largement au dessus de la moyenne 2013-2023 depuis la S04/2024 (Figure 14). En S08/2024, la part d’activité restait stable à 1,8% (n=47).

• Le réseau OSCOUR®

En terme de surveillance des indicateurs sanitaires à l’hôpital (passages aux urgences et hospitalisations), il n’est toujours pas identifié d’impact sanitaire conséquent (Figure 15). En effet, on observe un nombre restreint de passages mensuels aux urgences (inférieur à 50) depuis le début du mois de janvier pour un motif de conjonctivite et une dynamique identique aux trois années précédentes (Figure 15).

La dynamique de passages aux urgences pour le mois de janvier et février 2024 est identique à celle des années précédentes (Figure 15)

A ce stade, la hausse des cas de conjonctivite se limite au secteur de la médecine libérale sans entrainer un impact sanitaire majeur sur le système hospitalier à La Réunion.

La cellule de Santé publique France à La Réunion reste mobilisée pour suivre l’évolution du nombre de cas de conjonctivites sur le territoire notamment en milieu hospitalier.

- Mortalité (toutes causes) -

En S06, le nombre de décès observé tous âges et toutes causes était de 122 personnes. Comparé à la semaine précédente, le nombre de décès observé était à la hausse (n=114 en S05). Le nombre de décès observé était supérieur mais non significatif au nombre de décès attendu (n=110).

Chez les plus de 65 ans, en S06, 99 décès ont été observés vs 83 décès attendus. Ce chiffre était en hausse comparé à la S05 (86 décès observés).

Chez les moins de 15 ans, aucun décès n’a été observé en S06 (le nombre de décès attendu est de 2).

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