Océan Indien par Imaz Press, vendredi 22 septembre 2023 à 12:47

Parc national : Saint-Benoît : sept camps de braconniers de palmistes démantelés à Saint-Benoît

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Ce vendredi 22 septembre 2023, les agents du Parc national de La Réunion se sont rendus sur 7 des 9 camps de braconniers répertoriés en forêt de Bébour et dans les Hauts de Cambourg à Saint-Benoît. Des agents au nombre de neuf qui ont procédé au nettoyage de ces camps plaçant les déchets abandonnés dans des "Big bags" évacués par hélitreuillage. Au total ce sont 5m3 de déchets qui ont été collectés. L’objectif de l’opération est la lutte contre le braconnage de palmistes sauvages. Plusieurs espèces de palmistes sont concernées, dont certaines en danger critique de disparition dans la liste rouge de l’UICN. Nous relayons ci-dessous le communiqué du Parc national (Photos : Parc national)

Sur la zone Est de l’Île de La Réunion, 9 camps de braconniers ont été détectés par les agents du Parc national, en partenariat avec l’ONF, au cours des dernières semaines.

Les braconniers y installent leurs camps, essentiellement, pour prélever du palmiste rouge, en danger critique d'extinction d'après la liste rouge de l'UICN.

Le braconnage est considéré comme la première menace de disparition de ces palmistes.Un chou palmiste est, en effet, vendu au marché noir entre 15 et 25 € le kilo, ce qui en faitune cible privilégiée de ces prélèvements.

Le braconnage a un coût environnemental fort car la pression sur certaines espèces peut mener à leur disparition. En outre, le braconnage s’accompagne souvent de l’installation de camps en milieu naturel, au plus près des zones préservées où le palmiste est encore présent. On y constate l’accumulation de grosses quantités de déchets en forêt (plastiques et métaux), de pollution et de prolifération de rats, espèce invasive animale dont l’impactsur la flore et l’avifaune est avéré.

Notons également le coût économique et écologique pour ce type d’opération qui nécessite la mobilisation d’agents publics en charge de la surveillance des milieux naturels ainsi quedes moyens techniques coûteux tels que des vols d’hélicoptères.

- Impact sur la biodiversité réunionnaise -

Sur la faune. Prolifération des rats, prédateurs des oiseaux forestiers. En général, les braconniers passent près de 2 à 3 jours en forêt. Seuls ou en groupe, ils repartent avec plus d’une quarantaine de palmistes, des tangues parfois juvéniles, ou encore plusieurs kilos de poissons et de crustacés lorsque la zone s’y prête.

Sur la flore. Réduction du nombre de palmistes, orchidées, fanjans. Piétinement, coupe d’espèces endémiques et indigènes et,dissémination d’espèces exotiques envahissantes.

Sur la qualité de l'eau. Les piles utilisées par les braconniers, les viscères de tangues jetés, les plastiques, les déchets alimentaires contribuent à la pollution de l’eau des rivières. Certains braconniers utilisent des insecticides ou de l’eau de javel pour récupérer un grand nombre de poissons. Ces techniques illégales polluent massivement les cours d’eau et sont nocives pour la santé des consommateurs de poissons braconnés.

- Les bons gestes du citoyen -

Le palmiste rouge est structurante de la forêt réunionnaise. Les fleurs nourrissent et abritent beaucoup d’araignées, d’oiseaux et de lézards endémiques et certains ne vivent que sur le palmiste rouge. En le braconnant, c’est tout un écosystème, un paysage, qui s'éteint. Très apprécié dans la cuisine locale, sa disparition est très rapide.

Des solutions existent : des agriculteurs se sont impliqués dans une production raisonnée et éthique du palmiste rouge pour préserver cette espèce. C’est ainsi que le consommateur peut s’assurer de l’origine du produit. Acheter auprès de ces fournisseurs permet de sauvegarder l’espèce en milieu naturel et favorise l’économie locale.

mots clés de l'article : environnement , Actus réunion

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