Musique
Lindigo ek Votia au TPA : un kabar familial sous les étoiles

Samedi soir, préparez-vous à assister à l’union de deux des plus grandes voix actuelles du maloya. D’un côté, le clan Araste emmené par Olivier, chanteur-sourire de la machine à danser Lindigo. Et de l’autre, la lignée Philéas, descendante du zarboutan au gosier de fer, Gramoun Lélé, dont la fille Marie-Claude reprend le flambeau au sein de la tempête Votia. Une soirée feu d’artifice pour voyager dans l’héritage singulier de ces deux dynasties. (photo SLY/www.imazpress.com)
Kosa néna dan’marmit’ samedi soir ? Un best de deux grandes familles de l’Est qui se déplacent à l’Ouest pour un voyage au sein de l’héritage singulier des dynasties Araste et Lélé : Lindigo ek Votia, deux des plus grandes voix actuelles du maloya, et de l’hémisphère Sud… Rien que ça !
Un woman show et un man show qui sonnent comme une méga réunion de famille pou met’ ensamb au son des métissages électroniques et embardées funk ou mondistes de Lindigo et des chants traditionnels pur sucre de Votia…
Pour l’occasion, ils seront plus d’une vingtaine sur scène, autrement dit un tacon ek un paquet, un bon lentouraz kabar pour donner de bonnes vibrations à 2023 et surtout pour dire que le maloya est bel et bien vivant grâce à la jeune génération qui marche dignement dans les pas de ses ancêtres.
« On est content que les Téats nous aient ouvert la porte, c’est pour nous une reconnaissance de notre travail et de notre implication pour La Réunion. Et si ça marche au TPA, pourquoi pas envisager Champ Fleuri la prochaine fois ? », sourit Olivier.
En effet, l’idée de ce concert inspiré des Karavan Maloya (kabars à terre organisés l’an dernier dans les quartiers isolés pour « fé danse domoun ») émane de l’équipe des Téats qui offre également l’occasion à Votia de se produire pour la première fois sous les étoiles saint-gilloises.
Un privilège pour Marie-Claude que ce baptême du feu « une consécration. En tant que musicien, on apprend toujours et là, on passe à une étape supérieure car le TPA c’est comme un Olympia ».
Samedi soir, il y en aura pour tous le monde lors de ce concert placé sous le signe de la famille, du partage, de l’ouverture et de l’improvisation, sans oublier la transmission sur fond d’hommage à Gramoun là haut qui a donné l’élan pour transmettre son maloya aux jeunes générations à l’image d’Olivier, Marie-Claude et tant d’autres qui savent met’ en lèr la musique de La Réunion.
« Dans son temps, Gramoun Lélé avait une certaine notoriété et a relevé le niveau. Même si on est un petit point sur la carte, ce petit point-là a beaucoup de valeur » insistent nos deux zarlors qui promettent de donner du plaisir et d’en prendre, il va de soi, en vivant à fond la magie de l’instant présent…
Et de conclure : « Le maloya lé pou tout le monde ! Na do moun la batay pou met a li lèr alor vien gouté, nora bon manzé » !
Zot i zoné kel koté alé samedi…
– « Lo Swar », fruit d’une collaboration entre Olivier et Space Galvachers –
Quand la transe moderne de Space Galvachers rencontre la voix puissante d’Olivier Araste, cela donne « Lo Swar », fruit de leur appétit commun à tous deux pour les musiques traditionnelles africaines et créoles.
D’un côté, les musiciens de Space Galvachers qui après une première création au Congo, ont souhaité s’imprégner des cultures de La Réunion et unir leur démarche musicale et sonore dans l’idée de créer un « folklore imaginaire et moderne » au service de la langue créole et inspiré par les nombreuses traditions de La Réunion.
De l’autre, Olivier Araste, fervent défenseur d’un maloya ouvert sur les musiques du Monde, a réuni des textes contemporains et poétiques pour le projet. Il s’est ensuite laissé guider, rassuré par la maîtrise du groupe, décuplant ainsi ses qualités musicales et révélant une interprétation hors norme, transpirant de culture créole enrichie des liens avec Madagascar et l’Afrique de l’est.
Ensemble ils dévoilent une musique de nuit hautement sensorielle des chants du crépuscule comme autant de caresses, nourries par la poésie, le mystère et le blues intrinsèque des fonnkèrs réunionnais.
Un écrin musical pointilliste, textural, très contemporain – et sur-mesure pour la voix d’Olivier qui nous offre un tout autre registre : « Avec ce projet qui remonte à 2020, ma volonté était de me démarquer de Lindigo. Olivier c’est moi ! J’aime la musique fusion, et pour Lo Swar, j’ai pris le temps de faire ce que j’aime pour dévoiler une autre facette de moi ».
L’album sera présenté début avril à Paris. On attend juste qu’il le soit prochainement à La Réunion. Wait and see !
Olivier et Space Galvachers, Au studio L’ermitage de Paris, le 3 avril
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