Océan Indien par Imaz Press, mercredi 4 septembre 2024 à 08:00

Mobilisation citoyenne : Étang-Salé : un rassemblement silencieux pour réclamer la libération de Paul Watson

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Ce mardi 3 septembre 2024, un rassemblement en soutien à Paul Watson, toujours emprisonné au Groenland, a eu lieu sur la plage de sable noir de l’Étang-Salé. Tous demandent sa libération. Une mobilisation nationale qui a eu lieu alors que le défenseur de la nature était entendu par le parquet de Nuuk sur le fond du dossier et notamment sur les incidents qui ont conduit le Japon à émettre un mandat d’arrêt international à son encontre. À La Réunion, en cette période de migration des cétacés, même les baleines étaient présentes pour soutenir leur défenseur (Photo : Free Paul Watson Réunion)

Ce que les participants réclament entre autres, c'est le rejet de l'extradition du cofondateur de Sea Shepherd vers le Japon où il risque une peine de 15 ans de prison.

Ils souhaitent aussi que le Danemark reconnaisse la légitimité des actions de Paul Watson et le remette en liberté.

"Nous étions une bonne centaine à nous réunir ce soir sur la plage pour appeler à la libération de Paul Watson, dans le calme et la bonne humeur. Au même moment, une mère-baleineau croisait à quelques centaines de mètres de nous dans le soleil couchant. Bon présage, assurément", est-il écrit sur le groupe Free Paul Watson Réunion.

Voici la déclaration lue lors du rassemblement :

"Aujourd'hui, nous nous réunissons pour défendre une cause qui touche au cœur de notre conscience écologique et de notre sens de la justice. Ce n'est pas une initiative pilotée par telle ou telle organisation, c'est une initiative spontanée de citoyens de l'océan Indien qui ont voulu rejoindre le mouvement international qui s'est levé pour exiger la libération de Paul Watson.

Une île comme La Réunion, dont l'attractivité et la qualité de vie doit tant à sa biodiversité marine exceptionnelle et à la présence de très nombreux cétacés, dont évidemment les baleines à bosse, ne pouvait rester silencieuse face au sort qui est réservé à cet homme de 73 ans, un homme dont les actions courageuses et la détermination à protéger la vie marine sont connues et admirées dans le monde entier, un homme qui a consacré sa vie à la défense des océans et à la protection des espèces les plus vulnérables, en particulier les baleines, ces géants majestueux de nos mers.

Cependant, aujourd'hui, cet homme, qui a agi en héros pour tant d'êtres vivants marins, est injustement emprisonné au Groenland. Son seul "crime" est d'avoir osé défier ceux qui exploitent sans pitié nos océans et menacent l'équilibre fragile de notre écosystème global.
Permettez-nous de rappeler quelques faits scientifiques fondamentaux. Les baleines jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé des océans. Elles contribuent à la séquestration du carbone, à la régulation des écosystèmes marins et à la promotion de la biodiversité. Chaque fois qu'une baleine est tuée, nous perdons bien plus qu'un simple animal ; nous perdons un acteur clé de l'équilibre écologique de notre planète. La chasse à la baleine, même lorsqu'elle est réalisée sous couvert de traditions ou d'intérêts économiques, met en péril cet équilibre vital.

La baleine est emblématique de cette réalité scientifique mais chaque animal marin occupe une niche écologique et assure des fonctionnalités essentielles à la bonne santé des écosystèmes où il évolue. En tant qu'humains, nous profitons directement ou indirectement des services que nous rend la nature. Et parce que notre éthique nous y conduit irrémédiablement, nous commençons aussi à comprendre que chaque être vivant a un égal intérêt à vivre que les autres et que la domination d'une espèce sur toutes les autres soulève des questions morales majeures et conditionne désormais l'habitabilité de cette planète.

Songez juste à ces chiffres. Les vertébrés sauvages ne représentent plus que 4% de la biomasse des animaux de cette Terre, les 96% de la biomasse restante, ce sont les humains et leur bétail, vaches, cochons, poulets etc élevés dans des conditions le plus souvent intensives pour satisfaire des besoins nutritionnels qui ne sont plus indispensables.

Paul Watson, conscient plus tôt que d'autres de ces enjeux, s'est engagé à défendre les baleines et, par extension, la santé de nos océans. Son arrestation au Groenland ne peut être vue que comme une tentative de réduire au silence une voix puissante de l'activisme écologique. Mais au-delà de l'injustice qui lui est faite, c'est un message inquiétant qui est envoyé à tous ceux qui, à travers le monde, luttent pour la préservation de notre planète : que la défense de l'environnement peut être punie, que les intérêts économiques et politiques l'emportent sur la préservation de la vie.

En tant que communauté citoyenne et scientifique, nous ne pouvons rester silencieux face à cette injustice. La science nous enseigne l'importance de chaque espèce dans le maintien de la vie sur Terre et notre dépendance à la bonne santé des écosystèmes terrestres et marins.

Paul Watson a consacré sa vie à cette cause. Sa détention est non seulement une atteinte aux droits humains, mais aussi une attaque contre la science et l'environnement.

Nous demandons donc, avec toute la force de notre conviction et de notre savoir, la libération immédiate de Paul Watson. L'histoire jugera ceux qui ont fermé les yeux sur la destruction de la vie marine ou qui y ont contribué, mais elle se souviendra aussi de ceux qui ont pris position pour la justice et pour la préservation de notre planète. En libérant Paul Watson, nous faisons un pas vers un avenir où la protection de l'environnement sera enfin reconnue comme une priorité absolue pour maintenir l'habitabilité de la planète pour tous ceux qui y vivent.

Ayons bien en tête cette vérité qui est devenue la signature de Paul Watson : si  l'océan meurt, nous mourrons."

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- Paul Watson entendu par la justice -

Ce mardi 3 septembre, le défenseur des baleines et fondateur de l’ONG Sea Shepherd, Paul Watson, en prison à Nuuk au Groenland depuis le 21 juillet, a été entendu sur le fond du dossier par la justice groenlandaise.

Cette "audition très importante", selon deux de ses avocats, a porté sur les faits qui lui sont reprochés par le Japon dans le cadre du mandat d’arrêt international ayant conduit à son incarcération.

À ce jour, nul ne sait quand Copenhague tranchera sur la demande d’extradition formulée par Tokyo.

Pour rappel, l'activiste écologiste recherché par Interpol avait été arrêté fin juillet au Groenland. Il faisait l'objet d'une notice rouge émise à la demande des autorités japonaises après deux incidents survenus avec des navires baleiniers en 2010.

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mots clés de l'article : environnement , Actus réunion

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