Pour contenir l’infestation : Petit coléoptère des ruches : la préfecture passe à la stratégie du "vivre avec"

La présence du petit coléoptère des ruches (Aethina tumida) est confirmée sur le territoire réunionnais depuis le 6 juillet 2022. Pendant un an, la stratégie sanitaire décidée était d’éradiquer tous les foyers contaminés. Mais face à la persistance de foyers et à la découverte de ruches sauvages infestées dans le secteur de Saint-Philippe, il a été décidé de passer à une stratégie de "vivre avec", c’est-à-dire qu’un plan de gestion sera élaboré et mis en œuvre par les professionnels apicoles, afin de contenir l’infestation dans la zone de Saint-Philippe et à assurer une surveillance événementielle sur l’ensemble de l’île (Photo d’illustration rb/www.imazpress.com)
Pendant un an, les services de l’État, appuyés par le groupement de défense sanitaire, ont mis en œuvre une stratégie d’éradication, "conformément à la réglementation nationale qui prévoit la destruction des ruchers infestés dans l’objectif d’éliminer le parasite de l’ensemble du territoire" rappelle la préfecture.
Face à l'échec de cette stratégie, "les organisations professionnelles apicoles, sollicitées lors de la réunion du conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CROPSAV) du 29 juin 2023, se sont prononcées en faveur de l’arrêt de la stratégie d’éradication pour passer à une stratégie du "vivre avec" indique-t-elle.
Cette évolution, validée par les instances représentatives au niveau national, a pour conséquence l’abrogation de l’arrêté préfectoral du 1er mars 2023 délimitant une zone de surveillance à la suite d’une ou de confirmations d’infestations par Aethina tumida.
Dans ce cadre, la réglementation de l’Union européenne continue à s’appliquer en particulier :
• L’obligation déclarative de tout foyer confirmé : tout apiculteur qui détecte la présence d’Aethina tumida, ou qui en suspecte la présence dans son rucher ou dans une colonie située en milieu naturel, doit immédiatement la signaler aux représentants de sa profession, au groupement de défense sanitaire de La Réunion et à son vétérinaire ;
• L’interdiction d’exportation sous toute forme vers les territoires de l’Union européenne y compris vers l’Hexagone, des abeilles, bourdons, sous-produits apicoles non transformés, équipements apicoles, produits mis sur le marché destinés à la consommation humaine et produits de la ruche (ne concerne pas le miel en pot destiné à la consommation humaine) ;
• L’obligation déclarative, au titre de la traçabilité, des mouvements des marchandises citées au paragraphe précédent.
En parallèle, la déclaration annuelle des ruches, par la voie de l’application Téléruchers reste une obligation constante qui s’applique à tout détenteur d’au moins une ruche.
- Un an d'infestations -
Pour rappel, les services de l'État ont été informés d'une suspicion de présence du petit coléoptère des ruches, dans un rucher du Sud de l'île en juillet 2022. Suite aux prélèvements réalisés, la présence de l'insecte ravageur a été confirmée le mercredi 6 juillet 2022 par le Laboratoire National de Référence.
Des mesures préventives ont immédiatement été mises en œuvre par les services de l’État, car ce ravageur provoque systématiquement l’affaiblissement ou la mort des colonies d’abeilles. Toutes les ruches infestées ont été détruites, et ce protocole a été appliqué à toutes les ruches infestées, quasi exclusivement à Saint-Philippe.
Face à la persistance de l'insecte, de nouvelles solutions ont dû être examinées. En effet, en février 2023, suite à la pression faite par les apiculteurs, 22 ruches regroupant 1,5 millions d'abeilles n'ont pas été détruites de suite.
Les derniers cas confirmés remontent à juin dernier.
Lire aussi : Petit coléoptère des ruches : les mesures de restriction allégées
Lire aussi : Petit coléoptère, le Groupement de défense sanitaire reste ferme sur l'éradication des ruches impactées
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com