Tests anti drogues comment ça marche : Conducteurs ouvrez la bouche, c’est un contrôle anti stupéfiants
A La Réunion de plus en plus de conducteurs perdent leur permis à l’issue d’un contrôle routier ou d’un simple accident, pour "conduite sous stupéfiants". Comment se déroulent ces tests ? Sont-ils fiables ? Peut-on les contester ? Et comment diminuer le risque de se faire attraper ? On vous explique tout sur les tests salivaires (Photo rb/www.imazpress.com)
Lors d’une opération de contrôle à l’issue du dernier festival des Francofolies, au début du mois de septembre, les gendarmes ont procédé à plusieurs dizaines de retraits de permis, dont 36 pour conduites sous alcool et 7 pour conduites sous stupéfiants.
Selon les chiffres des suspensions administratives de permis de conduire fournis par la préfecture, on serait sur une tendance régulière à la hausse : au 31 août dernier, sur les 1 543 suspensions administratives enregistrées, un tiers (536 exactement) avait pour origine un contrôle positif aux stupéfiants.
Pour l’ensemble de l’année 2023, on était à 883, contre 783 en 2022 et 747 en 2021. Si les éthylotests sont désormais bien connus du grand public, les tests de dépistage de drogues restent sous-estimés par les conducteurs réunionnais.
Comprendre leur fonctionnement pourrait peut-être vous permettre de sauver votre précieux permis rose.
Contrairement aux éthylotests, les tests de dépistage de drogues sont salivaires. Lors d'un contrôle routier ou après un accident, les forces de l'ordre demandent généralement au conducteur de racler une languette de prélèvement sur sa langue ou à l'intérieur de sa joue.
Les agents peuvent également prélever eux-mêmes de la salive avec cette languette ou avec un écouvillon, similaire à ceux utilisés pour les tests Covid.
Une fois prélevée, la salive est mise en contact avec une bandelette enduite d’un produit réactif. Premier point à noter : vous ne pouvez pas refuser de vous soumettre à un test salivaire.
C’est un délit passible de 4 500 € d’amende et de 2 ans de prison, assorti d’un retrait de 6 points sur le permis. Soit exactement ce que vous risquez en cas de test positif !
- Capable de détecter quatre grands produits -
Le commandant Alexandre Develay dirige l’Escadron Départemental de Sécurité Routière et nous explique le fonctionnement des tests salivaires : "nos kits de dépistage permettent de détecter quatre grands produits : cannabis, héroïne, cocaïne et amphétamines. La majorité de nos contrôles positifs détectent la présence de zamal. Quelquefois, cocaïne et amphétamines (ou méthamphétamines comme l’ecstasy)".
Les résultats sont obtenus en quelques minutes. Sur la question de la fiabilité des tests, le commandant est catégorique : "ces tests sont régulièrement mis à jour. Le taux d’erreur est très faible. Le nombre de contestation est infime". La police utilise exactement les mêmes tests.
Si le test salivaire est positif, un second prélèvement, sanguin cette fois, est obligatoire pour confirmer la présence de stupéfiants et ouvrir éventuellement la voie à des sanctions.
Le permis du conducteur en cause est alors suspendu jusqu’au résultat de la prise de sang (durée maximale de 3 jours). Cette prise de sang pourra également permettre au conducteur de contester les tests devant la justice, sur la base d'un vice de forme ou si le conducteur est soumis à un traitement médical à base de produits psychoactifs.
Alors, comment éviter ces désagréments ? Mis à part la meilleure des décisions : ne rien prendre ou prévoir de dormir dans la voiture ou à l’hôtel sans prendre le volant, les solutions ne sont pas nombreuses.
Boire beaucoup d’eau permet de diluer, pas de faire disparaître la drogue consommée. En effet, les drogues ne disparaissent pas du sang en quelques heures.
- Pas de différence entre le zamal et le CBD -
Le THC, suivant le métabolisme et la consommation du conducteur, suivant le produit également, peut rester présent plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La cocaïne, seulement 48 heures si vous n’avez pas abusé. L’ecstasy, c’est minimum 3 jours.
Certains "habitués" ne jurent que par la Listérine en bain de bouche. "J’en ai toujours dans la boite à gants. Je la sors dès que je vois un gyrophare" explique un habitué des sorties en discothèque de l’Ouest.
D’autres ont essayé et approuvé différents nettoyants de toxines. On les trouve chez les bons buralistes ou encore en station-service. Et pour cause : ces "Mouth Cleaners" sont fabriqués… par les mêmes sociétés qui distribuent du CBD légal dans les mêmes revendeurs.
Cela coûte relativement cher (entre 29 et 49 euros le flacon), mais ça a l’air efficace pour cacher les traces de THC. "Plusieurs clients m’ont remercié après être passés à travers un contrôle routier et avoir fumé du zamal" confirme un buraliste de Saint Denis. "Un seul m’a fait un retour négatif, après avoir été contrôlé positif, alors qu’il avait fumé… du CBD ! Allez comprendre !".
C'est simple, les tests ne font pas la différence entre le zamal interdit et le CDB légal snas que l'on ssache à ce stade si des tests en mesure de distinguer les deux produits seront bientôt utilisés
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