Océan Indien par Imaz Press, lundi 16 septembre 2024 à 10:22

Un litige à 971 millions d’euros : Chantier de la NRL : la Région et le groupement Vinci-Bouygues attendus mardi au tribunal administratif

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Alors que le groupement d’entreprises qui a construit le viaduc de la Nouvelle route du littoral réclame près d’un milliard d’euros de dédommagements au Conseil régional, les deux parties ont rendez-vous au tribunal administratif mardi 17 septembre 2024. Le groupement Vinci-Bouygues demande 971 millions d’euros en "réclamations", la collectivité régionale parle de sommes "extravagantes "(Photo www.imazpress.com)

Le feuilleton NRL est loin d'être terminé. Alors que la campagne de reconnaissance pour la construction du deuxième viaduc a débuté en avril dernier, et que la Région doit encore débourser 426 millions d'euros - pour un montant total de 820 millions euros partagé avec l'Etat - pour sa construction, le groupement Vinci-Bouygues réclame des sommes pharamineuses au titre de ce qu'il estime être des impayés.

Trois points précis sont soulevés par le groupement : 21,5 millions d'euros sont réclamés en plus des 35 millions d'euros déjà perçus sur la construction du petit viaduc de la Grande Chaloupe.

232 millions d'euros sont aussi réclamés pour amortir les surcoûts des matériaux en lien avec la construction des digues. "Le montant contractuel du marché après avenants (61M€) et décision d’admission partielle « matériaux » (10M€) est d’environ 510M€ HT pour un montant payé de 475M€ HT pénalités de retard de 21.8M€ déduites", détaille le rapport de la Région en novembre 2023.

"La réclamation initiale du Groupement était de 280M€ (dont 42M€ d’intérêts moratoires). La médiation réengagée en 2021 a échoué en 2022, les parties n’ayant pu s’entendre sur un montant. Fin 2022, la Région a libéré la somme de 10M€ supplémentaires pour les matériaux et le Groupement a réduit certaines de ses prétentions à la baisse de 19M€ sur des sujets secondaires actuellement au contentieux" ajoute-t-il.

Enfin, le groupement réclame 691 millions d'euros en plus des 675 millions d'euros déjà reçus pour la construction du viaduc de 5,4 km. Si la Région a concédé 10 millions d'euros à l’issue de deux procédures amiables, elles ont échoué, et doivent donc être tranchées par le tribunal.

Les deux parties sont donc désormais attendues ce mardi devant le tribunal, sans que l'on sache avec exactitude à ce stade quelle partie du dossier sera traité.

- La Région refuse de payer -

"Le groupement demande à la Région de payer des montants que la collectivité estime extravagants" a de tout temps commenté la collectivité régionale. "Le groupement ne voulant pas bouger de ses positions, cela ne pouvait que terminer devant la justice. Tout cela est l'héritage de la gabegie de l'ancienne mandature. L'héritage est lourd et il n'est pas question pour la collectivité d'accepter ces sommes" souligne une source ayant connaissance du dossier.

Reste à voir si le tribunal sera de l'avis de la Région. Car si la décision lui est défavorable, la facture de la NRL risque d'être encore plus salée qu'attendu. Alors que le chantier initial avait été évalué à 1,6 milliard d'euros, la Région et l'Etat ont déjà déboursé jusqu'ici 2,5 milliards d'euros. Les 3 milliards d'euros pourraient être dépassés si les réclamations du groupement devaient être accordées.

Promesse très attendue pour résoudre les problèmes de réseau routier de basculement à répétition de la route en corniche, cette route s’est avérée être un véritable gouffre financier pour la Région Réunion.

Pour rappel, en 2013, le chantier de la NRL est à son commencement. Mais alors que le chantier se poursuit, en 2019, les travaux sont stoppés net, faute de tonnes de roches. Pour remédier à cela, l’idée d’ouvrir les carrières de Saint-Leu et de Bois-Blanc était évoquée. Mais suite à une décision du tribunal, ces carrières restent closes et la NRL manque de matériaux.

Alors que la Région annonce que le projet ne sera réalisé que partiellement, le 30 mars 2021, la collectivité célèbre en grande pompe la livraison de la route pour la partie viaduc qui relie la Grande Chaloupe au chef-lieu. Une route qui, au moment de l’inauguration, est toujours fermée aux automobilistes. Lors de cette livraison, la Région et son président de l’époque, Didier Robert l’assurent, cette partie sera livrée à la fin de l’année 2021…

Chose qui n'a pu être réalisé, en raison de défaillances sur certains d'acropodes. Sur 23.000 blocs, 775 ont dû être reposés, et 2.000 être déplacées.

Le 28 février 2022, les travaux reprennent enfin. Pour terminer la route, la solution du viaduc a été priorisée, faute de roches massives. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité du côté des transporteurs qui se sont rapidement mobilisés et ont demandé entretien à Huguette Bello, alors nouvellement élue présidente de la Région Réunion.

Lire aussi – NRL : accord signé entre la Région et l’Etat pour la construction du second viaduc

Pour terminer cette route et dans le cadre d’un protocole signé, l’État s’est engagé au côté de la Région pour terminer la NRL en injectant plus de 420 millions d’euros. Jean Castex l’a dit, au final, le viaduc coûtera plus de 840 millions d’euros, ce qui devrait porter le coût final de la route de 13 kilomètres largement au-delà des deux milliards d’euros, contre 1,6 annoncé au début du chantier.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

mots clés de l'article : Nouvelle route du Littoral , Actus réunion

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