Un staff à 90% local : OPJ 974 : une centaine de petites mains derrière la réalisation de cette série
Avec le tournage de la saison 6 d’OPJ 974 qui doit s’achever le 13 août 2024, la production a mis les bouchées doubles en termes de moyens humains pour finir la réalisation dans les temps. Plus d’une centaine d’opérateurs, de machinistes, planneurs et autres fonctions se sont organisés dans des délais courts pour donner vie à la série. Un boulot d’environ quatre mois pour mettre en place et filmer un total de 12 épisodes de 52 minutes chacun. Un travail de titan fourni par une production à 90% réunionnaise (Photo : sly/www.imazpress.com)
Silence, moteur, ça tourne... Sur le plateau de tournage d'OPJ 974, dans la forêt de l'Étang Saint-Paul, il faut être silencieux pour entendre au loin les voix des acteurs jouant devant les caméras. Car en effet, derrière les bandeaux factices "police nationale" indiquant une scène de crime, grouille une véritable fourmilière de corps de métiers veillant à la bonne réalisation de la série.
Et il en faut du monde pour réaliser les 12 épisodes de la série policière : une centaine de techniciens est mobilisée à la caméra, lumière, planification, réalisation, maquillage, costume, accessoire, régie et encore d'autres postes.
Mais pourquoi autant de monde si l'on doit filmer seulement deux acteurs ? Dans la réalisation, tout est question de travail d'équipe. Si l'acteur est fatigué, il ne passera pas bien à l'image. À l'équipe maquillage et lumière donc de donner une impression de bonne mine.
En travaillant de manière coordonnée, la production perd moins de temps, car chaque projet a une date limite de livraison.
- Une organisation minutieuse –
La production doit se limiter à quatre mois de tournage divisés en 600 séquences. Tout est une question d'organisation et elle n'est pas des moindres. Victor Euphrasie-Censé occupe la fonction d'assistant réalisateur planneur, un métier à l'écoute, d'organisation…et qui demande un peu de voix.
"Mon travail c'est de tout placer dans un planning : des dates d'arrivée des comédiens, en passant par le calage des différents tournages de séquences, jusqu'à l'agencement des décors", explique ce dernier. Il avoue : "c'est un casse-tête de fou parce qu'il faut aussi prendre en compte l'indisponibilité des comédiens. Le tout en essayant de tenir les délais de productions, même si en ce moment c'est assez difficile". Regardez
- Une équipe à 90% réunionnaise -
"On travaille en simultané avec deux plateaux tournage, ce qui appelle à recruter du monde", souligne Alexandre Nerrière directeur de production d'OPJ. Mais pour lui, il n'est pas question d'aller recruter des gens d'ailleurs : "on a à La Réunion depuis quelques années, une filière audiovisuelle qui est entièrement structurée".
Le directeur de production ayant démarré la première saison d'OPJ en Nouvelle-Calédonie, il avait déjà ramené avec lui son équipe de confiance venue de La Réunion. "Si on a tourné au tout départ sur cette île, c'est parce qu'on nous l'a proposé. Alors évidemment on a accepté de manière enthousiaste. Néanmoins quand le covid est arrivé, l'île a fermé toutes ses frontières et les membres de l'équipe ont dû rentrer à la maison", se remémore-t-il.
"La Réunion était déjà plus ouverte au tournage et il semblait logique de faire un nouveau volet à la maison. Les choses se sont enchaînées logiquement", déclare Alexandre Nerrière. Aujourd'hui c'est une équipe à 90% réunionnaise qui est présente sur le tournage de la série. Le directeur de production ajoute : "je peux constituer une équipe complète à La Réunion. On en a les compétences techniques et les compétences matérielles. Et en plus on fait tourner l'économie locale : la production a déjà mis 3 millions d'euros dans des prestations d'entreprises locales". Regardez
- Une opportunité de travail -
Trouver un stage dans le domaine de l'audiovisuel peut s'annoncer difficile quand on ne quitte pas les terres réunionnaises. Ce que confirme Alexandre Nerrière : "on n'est pas à Montpellier où il y a des plateaux de tournage toute l'année. Ici il y a de plus en plus de réalisations mais qui ne sont pas toujours ouvertes à l'apprentissage".
Pour certains, c'est même une opportunité de la deuxième chance. Anthony Bupto se confie : "je n'ai aucun diplôme, mon organisme de formation a trouvé ce stage pour moi et aujourd'hui je suis embauché en tant que chef machiniste". Regardez
Pour d'autres, c'est plutôt l'appel de l'aventure qui les a attirés. "Je ne fais pas ça pour l'argent ou pour être connu, mais plutôt pour l'expérience. Et puis c'est impressionnant de côtoyer des acteurs qui savent rejouer 10 fois la même scène en pleurant à chaque fois de la même manière", avoue Rodolpho Robert, figurant pompier sur le tournage d'OPJ 974.
"Je pense que si j'ai été choisi c'est parce qu'en plus d'être réunionnais, je collais à cette image de pompier qu'ils cherchaient. Avec mon uniforme de sécurité incendie, j'avais un faux air de pompier", pense Rodolpho Robert. Il s'en amuse : "Depuis que je porte un vrai uniforme de pompier, on me demande sur le tournage si je suis un vrai pompier ou figurant". Regardez
Et si vous pensiez qu'OPJ 974 arrivait à bout de souffle, c'est raté. Pendant que la sixième saison peaufine ses derniers tournages, une septième saison est déjà en cours d'écriture. Le projet est solide. La production ayant déjà de l'expérience avec la sortie de la série CUT a poursuit avec OPJ, à la fois porté par France Télévision et la Région Réunion, plaît beaucoup au public. Alexandre Nerrière ne s'en fait pas : "la fin ce n'est pas pour maintenant".
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