[VIDÉOS] Un navire spécialement affrété : 3.700 tonnes de déchets vont (bientôt) quitter La Réunion
Plus d’un an après le premier navire affrété pour évacuer les déchets toxiques et dangereux à La Réunion, c’est un nouveau bateau financé en totalité par des fonds privés qui exportera les déchets dangereux à destination de l’Hexagone. Toutefois, cette fois-ci, ce porte-conteneurs embarquera également à son bord les déchets dits non-dangereux. En tout, 3.700 tonnes de déchets vont quitter La Réunion en fin de semaine (Photo : ma.m/www.imazpress.com)
Affrété spécialement par le Syndicat de l'importation et du commerce de La Réunion (SICR), ce navire de Mer Union fera route vers le Havre.
"Comme tout acteur économique, le Grand Port maritime est attentif aux enjeux de la préservation de l'environnement", note Jean-Willy Moisson, directeur d'exploitation des Terminaux au Grand Port maritime de La Réunion.
"Une opération singulière pilotée par le SICR", souligne Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR et Cluster Green.
"Si nous avons eu par le passé du mal à exporté, le challenge a été ici relevé grâce à Mer Union avec l'affrètement d'un bateau en ligne direct 100% financé par des fonds privés."
Mais à la différence du navire de 2022, ce bateau va pouvoir exporter des déchets dangereux et des déchets non dangereux. "Ce bateau est jumelé marchandise, déchets dangereux et non dangereux grâce au coût du fret".
- 3.700 tonnes de déchets à bord -
Cette opération, destinée à se renouveler et se pérenniser dans le temps, permet de déstocker l’île d’une part importante de déchets accumulés depuis 2021, les séquelles de la désorganisation du trafic maritime post-covid se faisant encore ressentir.
À bord de ce navire – qui quittera La Réunion à la fin de la semaine vers le Havre – 3.700 tonnes de déchets dont des batteries au plomb, des huiles minérales usagées, des panneaux photovoltaïques, des piles et des accumulateurs.
Parmi ces 3.700 tonnes de déchets : 763 tonnes d'huiles minérales usagée, 287 tonnes de batterie au plomb, non dangereux, 13 conteneurs de plastiques, des big bag de cendre volante de bois, 14 tonnes amiante, 114 tonnes de piles.
"Cette opération pour la seconde année est une forme d'anticipation. On n'a pas attendu que les conteneurs de déchets dangereux s'accumulent, ni arrêté la collecte de déchets. C'est une adaptation face aux perturbations des lignes maritimes", souligne Emmanuel Braun, directeur adjoint de la DEAL.
Mais si cela est possible aujourd'hui, le sera-t-il demain ? "Tout dépend de si le fret augmente mais pour l'instant on est capable de le faire et on souhaite pour pérenniser cela", note le président du SICR.
Ce qui est d'ores et déjà acté, c'est que pour l'année 2024, Mer Union va mettre à disposition deux navires en avril et en octobre pour exporter des déchets.
- Exporter les déchets, un enjeu d'avenir -
"Nos échanges avec Mer Union ont permis de trouver des solutions d'exportation plus régulières. Car nous avons des enjeux à gérer pour l'avenir, à savoir la collecte et la batterie au lithium", note Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR.
"L'expérience acquise pour l'année en termes de chaine d'organisation c'est une expérience utile pour le futur dans le cadre d'une nouvelle opération", lance Emmanuel Braun, directeur adjoint de la DEAL.
Ont-ils tous vocation à être exportés ? "Il y a certainement d'autres schémas à mettre en place et donc le plan régional des déchets ouvre la possibilité d'une telle option", ajoute Emmanuel Braun.
"Après cela ne doit pas être la seule solution", indique le représentant de l'État. "On a des déchets dangereux – et avec une population croissante, le sujet des déchets dangereux ne va faire que s'accentuer dans le futur et même sérieusement", conclut le représentant de l'État.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com