Activisme écologique
Attaques d’œuvres d’art : La Réunion ne se sent pas menacée

Alors que les actions militantes d’activistes écologistes se multiplient dans les musées à travers l’Europe, la question de la préservation des oeuvres commencent à se poser. Car si la plupart des tableaux de grands maitres sont protégés par des vitres à travers les musées européens, à La Réunion, l’immense majorité des peintures ne le sont pas (Photo rb/www.imazpress.com)
Paris, Londres, Potsdam…Des musées de plusieurs villes en Europe ont été la cible d’activistes écologistes ces derniers mois, certains tableaux se voyant badigeonner de purée, de tarte ou encore de soupe à la tomate. Derrières ces actions se cachent des militants tentant de sensibiliser contre le réchauffement climatique.
Si La Réunion possède elle aussi son lot de militants, ces derniers semblent surtout s’intéresser aux publicités illégales, à la malbouffe ou encore à la pollution engendrée par le tout-voiture, notamment via les carrières qui auraient du servir pour la NRL. Des causes nobles, qui sont combattues de façon peut-être plus efficace qu’en soulevant indignation et moquerie. Car si le message est pertinent, la façon de le faire passer l’est peut-être un moins.
Et il vaut mieux pour les oeuvres réunionnaises que nos militants ne s’attaquent à elles, celles-ci étant rarement protégées par des vitres. « Les musées départementaux ont fait le choix de ne pas mettre de vitre, les œuvres sont libres, on montre les œuvres comme elles sont. Il faut aussi noter que cela a un coût » explique Bernard Leveneur, directeur du musée Léon Dierx.
En guise de sécurité : des agents sur place, mais aussi de la surveillance électronique. « On s’est toujours attaqué à l’art à travers les époques, c’est ce qu’il reste quand tout a disparu. Si c’est une bonne façon d’attirer l’attention ou de flatter son égo, s’attaquer à un héritage culturel, c’est s’attaquer au rayonnement de l’art » observe-t-il par ailleurs.
Que se passerait-il si quelqu’un décidait de s’y attaquer ? « Si l’oeuvre n’est pas trop abimée, il reste la restauration, sinon…Espérons que personne n’ait la mauvaise idée de le faire. »
Pas de panique cependant, certaines oeuvres restent protégées de tout activiste un peu trop zélé, à l’image du Musée d’arts décoratifs de l’océan Indien (MADOI), où la plupart des pièces sont sous verre. « Toutes nos expositions sont temporaires, et composées d’objets protégés par une vitrine » indique Anne-Laure Garaios, directrice scientifique du MADOI.
« Si je peux comprendre le combat des activistes, je ne suis pas forcément d’accord avec la manière de faire, il y a d’autres moyens de se faire entendre » observe-t-elle.
Car si s’attaquer à l’art est une excellente façon de se faire remarquer, pas sûr que ce soit le meilleur moyen de rallier du monde à sa cause. Si les actions des activistes de « Just Stop Oil » ont fait le tour du monde, le message n’a finalement été relayé qu’au second plan.
S’engager pour l’environnement, militer pour de vraies mesures pour tenter d’endiguer la catastrophe à venir est non seulement compréhensible, mais aussi essentiel. Peut-être faudrait-il éviter de ridiculiser ce combat.
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