Réunion par Imaz Press, mardi 23 août 2022 à 05:28
Inflation et hausse des frais d’inscription

Augmentation du coût de la vie étudiante : l’Unef tire la sonnette d’alarme

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Ce lundi 22 août 2022, l’Unef (Union nationale des étudiants de France) Réunion a tenu une conférence de presse pour rendre publique son enquête locale annuelle sur "le coût de la rentrée pour les étudiants." Une enquête qui révèle que le coût de la vie des étudiants est en nette augmentation par rapport à 2021. L’Unef ne cache pas son inquiétude.

"La précarité persiste et signe", c'est le bilan de l'enquête réalisée par l'Unef à l'occasion de la rentrée scolaire 2022. Selon Rudrigue Sautron, le président de l'Unef Réunion, qui présentait les résultats de l'enquête ce lundi 22 août 2022, un étudiant boursier devra dépenser en moyenne 460 euros de plus à l'année pour s'alimenter, par rapport à l'année dernière. "D'entrée de jeu, le gouvernement attaque les étudiants directement au portefeuille, en effet, on passe de deux à un seul repas à un euro par jour pour les étudiants boursiers", pointe le rapport. L'Unef déplore également l'augmentation de 3 euros de la CVEC (Contribution à la vie étudiante et de campus) "une première depuis deux ans, rehaussant brusquement les frais d'inscription pour les étudiants non boursiers".

Le syndicat cible directement le président de la République, Emmanuel Macron, qui, "depuis le début de son premier mandat, baisse chaque année de 35 euros le montant en aides directes accordé à chaque étudiant". Selon l'Unef, l'augmentation du coût de la vie étudiante a augmenté de 16,8% en cinq ans, à l'échelle nationale.

L'Unef a réalisé son enquête sur un panel de 965 étudiants réunionnais. Elle révèle que le coût de la rentrée pour un étudiant réunionnais boursier logeant au sein du foyer familial s'élève à 284,74 euros, contre 277,83 euros à la rentrée 2021, soit une augmentation de près de sept euros. Le coût de la rentrée pour un étudiant non boursier, logeant au sein du foyer familial, s'élève lui à 775,83 euros, contre 760,49 euros l'année dernière, soit une augmentation de quinze euros.

Les étudiants boursiers logeant en résidence universitaire devront faire face à un coût de la rentrée en augmentation de plus de onze euros par rapport à l'année dernière (557,29 euros contre 546,13 euros), tandis que les non-boursiers devront encaisser une augmentation de 21 euros (1131,01 euros contre 1110 euros). Pour finir, le coût de la rentrée d'un étudiant boursier logeant dans un logement privé s'élève à 2458,79 euros contre 2382,10 euros l'année dernière, celui d'un étudiant non boursier augmente lui de près de cent euros (3001,04 euros contre 2907,25 euros l'année dernière.)

Le syndicat explique que le coût de la rentrée est calculé "en fonction d'un certain nombre de dépenses identifiées par les étudiants comme indispensables et prioritaires telles que les droits d'inscription universitaire, le transport, le premier mois de loyer ou encore la CVEC."

Face à ces différentes augmentations, le gouvernement a revalorisé le montant des bourses de 4%, (soit entre 4,17 euros et 22,94 euros par mois en fonction de l'échelon, selon l'Unef). Une augmentation que Rudrigue Sautron qualifie de "saupoudrage", qui ne parviendra pas à combler la hausse des prix ni à répondre en profondeur au besoin de réforme du système des bourses. Ecoutez :

L'Unef déplore aussi des promesses non tenues par la gouvernement "l'ancienne ministre du logement, Frédérique Vidal, avait promis la construction de 300 logements étudiants sur Saint-Denis, nous n'en avons pas vu la couleur. Pourtant ce serait nécessaire, car l'offre est très inférieure à la demande" a expliqué Rudrigue Sautron, avant d'ajouter que la problématique de la "connexion internet catastrophique au sein des logements du Crous pénalise les étudiants qui y résident".

- Des préconisations pour aider les étudiants -

A ces différents facteurs s'ajoute, à l'occasion de cette rentrée scolaire, la forte inflation qui frappe le territoire français. L'Unef affirme que les prix à la consommation ont augmenté de 3,8% en un an à La Réunion. Selon le syndicat, la différence du coût de la vie entre les étudiants boursier à échelon 5 de métropole et ceux de la DROM est en moyenne de 26,48%. Une différence qui, selon l'Unef, justifierait un complément de bourse de cent euros pour les étudiants ultramarins. Un complément qui s'inscrirait dans un "plan Marshall pour le pouvoir d'achat des étudiants" que réclame le syndicat.

Parmi les autres solutions que l'Unef préconise dans son rapport pour ce "plan Marshall", on retrouve une allocation d'autonomie de 1.100 euros pour les étudiants, le retour de deux repas à un euro chaque jour ou encore un toit au-dessus de la tête pour tous les étudiants. Ecoutez :

Selon le syndicat, 59,5% des étudiants interrogés indiquent qu'ils ne pourraient pas faire face aux dépenses de la rentrée sans l'accompagnement de leur famille. "Un chiffre élevé et une situation de dépendance qui ne pourrait être réglée que par l'allocation d'autonomie réclamée par l'Unef" a expliqué Rudrigue Sautron.

En attendant, les étudiants devront se serrer la ceinture en 2022. S'il n'existe pas de chiffre précis sur l'augmentation globale du coût de la vie étudiante à La Réunion depuis un an, il s'élève à 6,47% à l'échelle nationale, selon l'enquête de l'Unef.

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