[EN DIRECT - PHOTOS/VIDEO] La coupe n’a pas commencé
Campagne sucrière : le personnel quitte l’usine de Bois-Rouge, les cannes ne seront pas livrées

C’est un nouvel épisode qui s’ouvre dans la bataille entre les planteurs et l’industriel Tereos. Alors que la convention canne 2022-2027 a (enfin) été signée et que les planteurs ont pu retourner à leurs champs, un nouveau protocole d’échantillonnage des cannes provoque la colère des agriculteurs. Conséquence : la campagne sucrière qui devait commencer ce mercredi 19 juillet 2022 est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Depuis ce mercredi matin, les planteurs en colère sont mobilisés devant Bois Rouge à Saint-André. Le personnel de l’usine a quitté les lieux en fin de matinée. Dans un communiqué publié en milieu de journée Teros affirme que la nouvelle procédure d’échantillonnage ne concernera "qu’une poignée de planteurs qui ont fait résolument le choix de ne pas respecter les règles d’une transaction loyale". L’industriel estime que "la très grande majorité des planteurs (...) ne sera jamais concernée par ce dispositif" (Photo : rb/www.ipreunion.com)
Nos journalistes sont en direct. Regardez :
il y a 6 jour(s) à 16H34
Les planteurs toujours mobilisés
À 16h30, les planteurs sont toujours mobilisés devant l'usine de Bois Rouge à Saint-André. Ils confirment également leur mobilisation de demain à l'usine du Gol pour voir les suites à donner au mouvement. L'intersyndicale explique être toujours dans l'attente d'un retour de la part de Tereos.
il y a 6 jour(s) à 12H15
Tereos "déplore" le retardement de la campagne sucrière
"Nous déplorons ce débordement qui pénalise non seulement les collaborateurs des sucreries mais également la très grande majorité des planteurs qui souhaitent pouvoir démarrer la campagne et bénéficier du cadre favorable de la nouvelle convention canne. Nous espérons que les commissions mixtes d’usine pourront se réunir très rapidement pour fixer une date d’ouverture de la campagne sucrière" écrit Tereos
il y a 6 jour(s) à 11H46
Possible rassemblement devant l'usine du Gol ce jeudi
Les planteurs annoncent qu'une mobilisation pourrait avoir lieu devant l'usine du Gol à Saint-Louis ce jeudi si aucun accord n'est trouvé ce jour. Les planteurs sont toujours devant les grilles de l'usine de Saint-André.
il y a 6 jour(s) à 11H40
"On a eu l'ordre du directeur de quitter les lieux"
"On a eu l'ordre du directeur de quitter les lieux. On respecte ce qui a été dit. Mais sans plus d'information. Je pense que c'est pour la sécurité des salariés que l'on nous a demandé de quitter l'usine", commente Pascal Dalleau, employé de l'usine de Bois-Rouge. Regardez
il y a 6 jour(s) à 11H35
"Cette mesure ne concerne qu’une poignée de planteurs" réagit Tereos
"S’agissant du cas spécifique des cannes longues récoltées mécaniquement (coupeuses péi), un dispositif a été mis en place pour bonifier le prix de la tonne de canne à partir de 9,2% de richesse. Avec les différents dispositifs déjà existants pour ce mode de coupe, cela devrait permettre à tous les planteurs livrant des cannes saines, loyales et marchandes en CLM de recevoir au moins 30 euros à la tonne de canne, ce qui correspond au montant de l’avance qui leur est versée en cours de campagne" écrit l'industriel dans un communiqué diffusé ce mercredi
"Pour les planteurs ayant des contraintes spécifiques et qui se situent de manière récurrente sous le seuil de 9,2% de richesse, les industriels ont mis en place un fonds de développement spécifique pour financer un programme d’investissement et de suivi technique adapté à chaque situation. L’objectif est bien d’accompagner les planteurs qui le souhaitent pour les ramener à des richesses supérieures à 9,2%. Ces dispositifs pour la coupeuse péi étaient fortement attendus par les planteurs. La réponse apportée par la Convention Canne est appropriée et permet désormais pour chaque planteur en coupeuse péi d’aborder la nouvelle campagne en toute sérénité"
"Dans ce contexte sécurisant pour les planteurs, il est indispensable que la mesure de la richesse des cannes récoltées par la coupeuse péi reflète la réalité de la teneur en sucre et en fibre des chargements. C’est pourquoi, la Convention Canne prévoit une vérification incontestable des mesures pour les cannes longues coupées mécaniquement. Le dernier paragraphe de l’article 9 bis demandait au CTICS de mettre en place la procédure permettant de garantir la juste mesure de la richesse pour ce type de coupe. C’est ce qui a été fait lors du Conseil d’administration du CTICS du 18 juillet"
"Cette mesure ne concerne qu’une poignée de planteurs qui ont fait résolument le choix de ne pas respecter les règles d’une transaction loyale. La très grande majorité des planteurs en CLM ne sera jamais concernée par ce dispositif" affirme l'industriel
"Il est important de rappeler que l’augmentation supplémentaire de la tonne de canne liée au partage des bénéfices de l’industrie sucrière est très négativement impactée par ces irrégularités. Ainsi, farder son chargement pénalise l’industriel et désormais aussi tous les autres planteurs qui verront leur bonification réduite d’autant.
Désormais, si chacun d’entre nous donne le meilleur de lui-même, la Convention Canne 2022-2027 permettra d’inscrire la filière sur le long-terme et ouvrira la voie à de nouvelles perspectives de développement" termine-t-il
il y a 6 jour(s) à 11H33
Environ 80 travailleurs quittent l'usine de Bois-Rouge
il y a 6 jour(s) à 11H12
Le personnel quitte l'usine
Les travailleurs de Bois Rouge quittent leur lieu de travail. "On demande à ce que les employés de Tereos quittent le lieu dans le calme. Si les planteurs ne travaillent pas, personne ne travaillera jusqu'à nouvel ordre" explique Dominique Clain, président de l'UPNA 974. "Dans l'un des articles de la convention canne, il et prévu que Tereos puisse faire une contre-mesure, mais pas de cette façon. Nous ne sommes pas d'accord sur la méthode. On demande à ce qu'il (l'industriel) revoie sa copie sur le protocole d'échantillonnage. On pourra alors démarrer cette campagne tranquillement et dignement." ajoute-t-il.
"Aujourd'hui la filière est au plus bas. Nous n'accepterons pas de pression supplémentaire (...). On ne peut pas livrer un produit et être redevable encore à l'usine" dit-il enocre. Regardez
il y a 6 jour(s) à 11H02
L'intersyndicale des planteurs demande aux planteurs de rester calme
Les différents syndicats agricoles sont devant l'usine de Bois Rouge. Ils demandent aux planteurs de rester calmes et de ne pas répondre à d'éventuelles provocations.
Des planteurs discutent calmement avec les travailleurs de l'usine sucrière
il y a 6 jour(s) à 10H59
L'activité à l'usine de Bois-Rouge ce mercredi tourne au ralenti
il y a 6 jour(s) à 10H23
Une trentaine d'agriculteurs sont devant l'usine
Une trentaine de planteurs sont présents devant Bois Rouge. Faute de livraison de cannes, l'usine est à l'arrêt. Regardez
il y a 6 jour(s) à 10H13
Mobilisation en attendant une réunion de concertation
Les agriculteurs annocent qu'ils vont rester devant l'usine en attendant une éventuelle réunion de concertation avec Tereos.
Les policiers sont présents sur le site de la mobilisation.
il y a 6 jour(s) à 10H07
Guillaume Sellier : "cette mobilisation c'est pour interpeller Tereos"
"L'usinier Tereos est passé en force avec son protocole. On a toujours refusé cette partie. On leur a dit que cela ne nous convenait pas. Cette partie du protocole a été évoqué lors de la convention canne mais cela n'avait rien à faire avec la convention. Des problèmes concernant certaines richesses de la canne ont été relevés. On lui a fait des propositions, mais ce n'est pas en déchargeant les remorques de cette façon. Ce n'est pas acceptable (...) Pour nous, si on est dans l'incapacité de faire notre travail, tous les agriculteurs doivent être solidaires du mouvement. Jusqu'à tant que l'on soit d'accord avec l'usinier", Guillaume Sellier président du Syndicat des Jeunes Agriculteurs.
Pour rappel, les planteurs dénoncent un protocole dans lequel a été modifié "les points de perçage et d'analyses pour les cannes longues machines".
Les planteurs attendent donc la rencontre avec le directeur de Tereos.
il y a 6 jour(s) à 09H21
Les planteurs appellent à un nouvelle mobilisation devant l'usine de Bois Rouge
Les planteurs appellent à la reprise de la mobilisation devant l'usine de Bois Rouge à Saint-André pour protester contre la mise en place par Tereos "d'un nouveau protocole d'échantillonange de la richese en sucre des chargements de cannes
il y a 6 jour(s) à 09H00
Bonjour tout le monde
Nous ouvrons ce direct pour suivre l'actualité liée à la nouvelle mobilisation des planteurs.
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A propos
Un calme plat règne devant l’usine de Bois-Rouge à Saint-André. Pas de tracteurs, pas de planteurs et surtout pas de cannes à déposer. La campagne sucrière n'est pas lancée, au grand dam des agriculteurs, après trois semaines de mobilisation devant la préfecture.
Et pour cause, les planteurs ne sont pas d’accord avec le nouveau protocole d'échantillonnage des cannes mis en place par Tereos. Raison pour laquelle le mardi 19 juillet, ils ont refusé d’assister à la commission mixte d’usine (CMU). "Cette décision est une protestation contre le passage en force du nouveau protocole", expliquent les Jeunes agriculteurs.
Ils dénoncent un protocole dans lequel ont été modifiés "les points de perçage et d'analyses pour les cannes longue machine (cannes coupées par les coupeuses automatiques - ndlr)". Ces points permettent aux sondes d'évaluer la richesse en sucre. Leurs localisations sont donc stratégiques pour l'estimation de la valeur du chargement cannier.
Les planteurs désapprouvent d’autant plus les modifications que, selon eux,"cela a été fait sans notre accord". "Le protocole de campagne proposé par Tereos est inacceptable", estime Dominique Gigan, président de la FDSEA.
Les planteurs ont donc annoncé ce mardi que la campagne "reste donc en suspens, tant que l’industriel Tereos n'aura pas modifié son protocole".
- Un protocole nécessaire pour les cannes longue-machine -
Contacté, l’industriel Tereos nous explique ce point de discordance avec les planteurs. "Tous les ans, le protocole voté au CTICS (Centre technique de la canne et du sucre - ndlr) est modifié pour correspondre à la réalité de la campagne", expose Florent Thibaut, directeur du groupe industriel.
Si le protocole a été changé, "c’est que parfois des planteurs ont tendance à ranger leur chargement de telle manière à rendre accessible uniquement la partie la plus riche des cannes", explique Florent Thibaut. "Cela fausse le taux de richesse en sucre de la canne", dit-il encore. C’est pourquoi, l’industriel a stipulé dans le protocole, la possibilité d'effectuer une contre-mesure, "dès lors que la première analyse débouche sur un chiffre aberrant, face au chargement et à la qualité de la canne", souligne le directeur agricole de Tereos.
"Ce système sera mis en place pour seulement quelques planteurs car pour 98% d’entre eux nous n'avons pas de doute", remarque Florent Thibaut pour qui il s'agit d'"acheter la réalité du sucre de ce chargement".
La contre-mesure aurait lieu après l’analyse classique. "On déchargerait le chargement et on le rechargerait dans une remorque standardisée, et ce, de façon individuelle." Un système qui avait été évoqué lors des négociations de la convention canne", affirme l'industriel.
- Un conflit sans fin -
Ce report du début de la campagne sucrière intervient même alors que la convention 2022-2027 a été signée le mercredi 13 juillet. Les agriculteurs se retrouvent donc une nouvelle fois dans le flou, ne sachant pas quand ils pourront démarrer la campagne sucrière.
Retour sur un feuilleton qui aura duré en tout et pour tout seize jours…
C’est en mai dernier que l’alerte a commencé à être donnée par les planteurs et leurs représentants syndicaux. Deux mois avant le début de la campagne sucrière, la convention 2022-2027 n’était toujours pas signée et les négociations avec les industriels même pas débutées. Dans un contexte où la richesse en sucre et le prix de la canne baissait, la Chambre d’agriculture avait tiré la sonnette d’alarme. Une enveloppe de 14 millions d’euros avait d’ailleurs été débloquée à destination des agriculteurs.
Le 31 mai 2022, une réunion a lieu au CTICS (Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre) situé à la Providence, entre planteurs et industriels. Malheureusement, une nouvelle fois, le comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS) n’arrive pas à se mettre d’accord. Les industriels demandant des aides supplémentaires à l’État, alors qu’une enveloppe de 28 millions d’euros leur avait déjà été accordée. De là, s’installe un climat de tension entre planteurs et industriels, notamment Tereos. Le dialogue est au point mort. Chaque semaine une nouvelle réunion, mais chaque semaine aucune avancée dans les négociations.
Le 21 mai 2022, la mobilisation des planteurs, qui jusque-là assistaient aux réunions, prend un nouveau tournant. Ce jour-là, un mardi, plusieurs convois de tracteurs ont fait route vers le CTICS à Saint-Denis. Pour la première fois, Région et Département étaient présents lors de la réunion de négociation entre planteurs et industriels. Suite à cette mobilisation, les agriculteurs ont été reçus en préfecture le lendemain pour tenter de trouver une solution. À leur sortie, l’intersyndicale s’était dite satisfaite de l’appui apporté par l’État. "L’État a joué son rôle mais Tereos ne fait aucun geste", expliquait Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture. C’est ce jour qu’il est également décrété, que chaque réunion se déroulerait désormais en préfecture.
Le lundi 27 juin, le mouvement prend encore de l’ampleur. La vingtaine de tracteurs stationnés devant le CTIS descendent vers les jardins de la préfecture. Planteurs, État, Région, Département son tous d’accord sur un point, " il faut qu’un accord soit trouvé ", disait Serge Hoareau, représentant du Conseil départemental.
Le jeudi 30 juin, alors que les discussions avec Albioma avancent et l’État, du côté de Tereos, les discussions sont au point mort. L’industriel n’étant d’ailleurs pas présent physiquement lors de cette réunion. Une absence que l’intersyndicale avait déclarée comme " un manque de respect ". Et alors que les représentants étaient en réunion, plusieurs tracteurs avaient pris la route direction le Département afin de réclamer l’aide et le soutien des conseillers et du président, Cyrille Melchior.
Mardi 5 juin, journée cruciale pour les planteurs. Une nouvelle réunion se tient avec les planteurs, alors que la campagne aurait déjà dû commencer. Malheureusement, aucune avancée significative n’a été faite et la convention canne toujours pas signée.
Le vendredi 8 juillet, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et son ministre délégué sont à La Réunion. Une réunion a eu lieu entre les deux représentants de l’État, les industriels et les planteurs, mais la réunion tourne mal, toujours pas de négociations en vue. Le lendemain, c’est seulement avec un membre du cabinet du ministre Gérald Darmanin qu’ils s’entretiennent. Une énième journée marquée par un échec des négociations. Cependant, "grâce à un engagement des ministres, une solution a été proposée, permettant de garantir le maintien du prix de la tonne de canne de référence à 40,07 euros".
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- Mardi 12 juillet, la convention enfin signée -
Mardi 12 juillet, 16 jours que la mobilisation dure pour les planteurs, épuisés physiquement et psychologiquement par ce combat. Le matin, la tension monte alors que les planteurs n’ont plus de nouvelles sur la réunion prévue en préfecture. Le soir, enfin, l’intersyndicale est reçue par le Préfet de La Réunion. Une entrevue qui a finalement abouti à un accord, après plus de trois heures de négociations.
Mais c’est le mercredi 13 juillet, veille de fête nationale, qu’à 16h30, la convention canne 2022-2027 est signée, en présence des représentants syndicaux, des collectivités, des industriels mais également de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer en visio.
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