La fin d’année est arrivée et dans ses bagages elle transporte les fruits de saison, les friandises et autres produits péi ou pas que l’on aime avoir à table. Si vous voulez faire voyager ses produits et en faire profiter vos familles et vos amis résidant à La Réunion ou dans l’Hexagone, il y a des règles phytosanitaires à respecter. Elles sont appliquées pour les marchandises transportées dans les bagages à main ou en soute des voyageurs et pour les envois par colis postaux (Photo d’illustration rb/www.imazpress.com)

Letchis, ananas, mangues, longanis sont dans (presque) toutes les bouches et les étals des marchés pour cette fin d’année. On veut faire plaisir à la famille, aux amis, et pour cela il faut parfois transporter tout cela vers l’Hexagone. Mais tout n’est pas forcément autorisé.

José Teixeira José, chargé de mission sureté et réglementation à l’aéroport  Roland Garros, énumère : “les fruits qui sont autorisés à voyager sans problèmes, dans les bagages des passagers, sont la noix de coco, les ananas, les dattes et le durian. Les produits strictement interdits sont les mangues, les agrumes comme le combava, les poivrons, les piments”.

En dehors de ces produits autorisés ou interdits, les autres fruits et légumes peuvent voyager mais ils doivent faire l’objet d’une déclaration phytosanitaire à remplir sur le site de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf). Les letchis, les longanis sont notamment soumis à cette déclaration. “Ces mesures sanitaires ont été mises en place pour éviter que les insectes, et autres les ravageurs se propagent dans l’Hexagone et à La Réunion” explique José Teixeira.

Laurent Xavier Delmotte, adjoint en chef du service alimentation à la Daaf, comment “la procédure pour déclarer ces produits se veut simple et la plus aisé possible pour les Réunionnais puissent faire plaisir à leurs proches”.

Si l’on veut faire voyager des végétaux destinés à être plantés, “il faut aussi se munir d’un certificat phytosanitaire spécifique et se présenter en point de contrôle frontalier” note Laurent Xavier Delmotte. Le produit doit être apporté à la Daaf à Saint-Denis ou à Saint-Pierre. Après contrôle, un agent établira un certificat électronique autorisant le transport.

Arrivé à destination, le passager et ses végétaux devront se présenter à un service du ministère de l’agriculture basé à l’aéroport. “On contrôle ce qui rentre et ce qui sort pour éviter de transporter des maladies végétales” précise Laurent Xavier Delmotte. Bon à savoir, les produits transformés et vinaigrés (confitures, confits, pâte piment…) ne sont pas soumis à autorisation et peuvent être transportés librement.

– Liberté pour le boucané et les saucisses –

Les denrées animales ou d’origine animale n’ont pas besoin d’autorisation pour voyager, à l’exception du “miel en rayon (les gaufres de miel – ndlr), car il peuvent contenir le petit coléoptère des ruches, un ravageur dangereux pour l’apiculture”, indique Laurent Xavier Délmotte.

Les saucisses, le boucané, le saucisson, le foie gras peuvent donc voyager en toute liberté, mais les professionnels conseillent de bien les emballer, voire même de les mettre sous-vide. Il convient aussi de garder dans son bagage à main une facture, permettant vérifier la provenance du produit en cas de contrôle. Les samoussas, de bouchons et autres produits alimentaires, hormis – ceux soumis à la règlementation -, sont libres de voyager sans autorisation en soute ou en bagage à main.

– Des règles généralement bien respectées –

Pour être certain d’être dans les règles, il est conseillé de consulter les sites des compagnies aériennes. Il est indiqué ce qu’il est possible ou pas de transporter dans ses bagages. “Si l’on transporte des denrées alimentaires autorisées dans son bagage à main, il vaut mieux les placer dans une boîte transparente pour permettre un contrôle visuel immédiat” remarque José Teixeira

“En général les passagers respectent plutôt bien les règles. Peu de personnes essayent de passer des produits interdits », témoigne le chargé de mission sureté et réglementation

Même constat pour l’adjoint en chef du service alimentation à la Daaf : “les démarches sont généralement bien suivies par les Réunionnais et certains n’hésitent pas à nous envoyer leurs questions en cas de doute. Nous recevons souvent des messages et nous répondons toujours. Nous sommes conscients que nos concitoyens sont attachés à la tradition de partage des fruits et des légumes de La Réunion”. 

À noter qu’en cas de non-respect de la règlementation, “les produits sont saisis et détruits. Lorsqu’il s’agit d’un produit susceptible de contenir insecte ravageur de très fortes amendes peuvent être infligées au passager”. La loi de santé végétale du 14 décembre 2019 est celle appliquée pour encadrer le voyage de ces denrées », ” avertit Laurent Xavier Delmotte.

– De la mangue par colis –

Bon à savoir, si les mangues, agrumes et piments ne peuvent pas voyager dans les valises, ils peuvent le faire sans problème en passant par la voie “des coliseurs” (commerçants spécialisés dans l’envoi de colis alimentaires – ndlr). “Ils appliquent eux-mêmes un traitement phytosanitaire aux produits. Ensuite, des agents de la Daaf vont contrôler ces colis avant leurs envois et remettre un certificat” explicite Laurent Xavier Delmotte.

Si un particulier souhaite envoyer son propre paquet avec des mangues, agrumes et piments, il peut se rendre à la Poste ou chez un autre transporteur en laissant son produit couvert. Le paquet sera expédié après traitement des produits.

Suzanne, mère de famille habituée à envoyer des colis dans l’Hexagone, elle explique avoir déjà « envoyé des fruits comme des mangues et des letchis, par le biais d’une société, qui a l’autorisation par exemple de les expédier. Je n’avais alors rien à faire ; ils se chargeaient d’absolument tout. Je n’avais qu’à faire la démarche en ligne”

• Si vous souhaitez savoir quels produits sont autorisés ou non dans les bagages rendez-vous sur le site de la Daaf.
• Pour saisir les demandes de formulaire, certificat phytosanitaire, ils sont également disponibles sur le même site.
• Pour voir les produits avec lesquels on peut voyager ou non, rendez-vous sur le site de l’aéroport de La Réunion.

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