Réunion par Imaz Press, mardi 7 juin 2022 à 01:59
Alternative à l’huile

Cuisine : le saindoux remplace (parfois) l’huile dans les marmites réunionnaises

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Parmi les produits les plus touchés par l’inflation, setrouve l’huile. Au prix moyen d’une bouteille à 3,95 euros dans les grandes surfaces, c’est l’ingrédient de première nécessité pour cuisiner. Face à l’augmentation croissante de cet or liquide, nombreux sont ceux qui se tournent vers le saindoux, ingrédient du tan lontan (Photo mp/www.ipreunion.com)

Tartine de pain, un peu de saindoux et un peu de sucre… Voilà un goûter qui rappellera à certains des vieux souvenirs. Fabriqué à partir de la première cuisson de la panne du porc (à ne pas confondre avec le graton de panne, du même nom mais pas du même morceau de viande), cette graisse est utilisée à des fins de cuissons et apporte une plus-value gustative aux repas préparés.

Au-delà du goût, c’est bien pour son rapport qualité-prix que les Réunionnais se tournent vers ce produit "lontan". Compter entre 2€ et 3€, la barquette de 500 ou 800g. En cari ou en friture, une petite quantité suffit pour cuisiner. Conservé au frigo, il y en a pour un moment. Si dans les grandes surfaces le saindoux importé sort de l’ombre, aucun pic de consommation n’est à noter. Ce n’est pas le cas des charcuteries.

Yoland Viracaoundin, patron de la charcuterie Viracaoudin à Saint-Denis a toujours proposé du saindoux à la vente. " Généralement, les gens en achètent pour préparer tout ce qui dit pâté créole pour les fêtes de fin d’année, explique-t-il. En moyenne sur cette période de fête, on vend à peu près 70 barquettes ". Avec l’augmentation du prix de l’huile, le chef d’entreprise constate " un pic de vente mais aussi un pic de production pour répondre à la demande des clients ". " Sur les deux mois écoulés, on a vendu un peu plus de 400 barquettes de saindoux", indique le gérant de la charcuterie.

David Soubadou, propriétaire d'une charcuterie au Tampon vend lui aussi ce produit. " Ce sont plus les vieilles personnes qui en achètent ", assure le charcutier. " Il y a ceux qui l'ont toujours utilisé et ceux qui, avec l'augmentation du prix de l'huile en ce moment, retournent vers cette graisse ". " Lorsqu'on a parlé de rupture d'huile dans les magasins, j'ai une cliente qui est venue acheté une dizaine de barquettes de saindoux ", raconte ce dernier.

Pour Maud Etheve, 60 ans et au RSA, cuisiner à l’huile est devenu un luxe. " L’huile est devenue chère alors je préfère faire comme dans le temps lontan, cuisiner avec la graisse cochon, y revient mwin meilleur marché ", affirme-t-elle. " J’achète ma petite barquette chez le charcutier et je me débrouille avec ça pour faire mon cari et ma friture ", détaille la vieille dame.

Isabelle Pothin, 53 ans, a elle aussi fait ce choix et en achète chez son charcutier. "Ma barquette de 500g me dure un peu plus de trois semaines et question rapport qualité-prix, c’est ce qui me convient le mieux", explique la mère de famille. "Le saindoux je m’en sers pour tout ce qui dit cuisson, aussi bien le cari, le grain ou le brède", précise-t-elle. "Je garde l’huile pour faire ma salade ou mes sauces piments."

Si le saindoux aide le portefeuille des ménages Réunionnais, rappelons tout de même que la communauté musulmane n’est pas sa première consommatrice. Finalement, comme dit l’adage "dans le cochon tout est bon", à condition d’en manger.

mp/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

mots clés de l'article : Culture , consommation , inflation , CUISINE , huile , actus reunion , produits alimentaires , actualité réunion , Actu Réunion , Saindoux

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