cause de la grippe aviaire
La Métropole et La Réunion en pénurie de canards : à bientôt magrets et civets...

Depuis mai 2022, l’épidémie de grippe aviaire a repris du du poil de la bête dans l’Hexagone. De nombreux élevages de poulets et de canards ont été contraints d’abattre leur cheptel pour limiter la propagation de la maladie. Un arrêté interdisant l’exportation de tous les poussins et canetons a été pris. Il impacte directement les élevages Réunionnais de canards, dépendant principalement de l’importation de canetons. Conséquence : le volatile se fait rare dans l’assiette des consommateurs réunionnais (Photo rb/www.ipreunion.com)
Depuis août 2021, de nombreux foyers d'"influenza aviaire hautement pathogène", aussi connu sous le nom de grippe aviaire, ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages d'Europe. Au total : trente-six pays sont aujourd'hui touchés par l'infection sur l'ensemble du continent européen. La Réunion est donc impactée
"Nous avons deux coopératives ayant des difficultés à s'approvisionner en canetons, il s'agit de Run Avipole et Fermier du Sud", explique Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture. "Avec la grippe aviaire dans les élevages métropolitains, il y a un arrêté national interdisant l'exportation de canetons et de poussins dans les outre-mer tant que la situation sanitaire ne sera pas rétablie", souligne-t-il. "L'objectif étant d'éviter l'introduction du pathogène sur notre territoire", précise le dirigeant de la chambre verte.
Frédéric Vienne ajoute : "nos éleveurs de canards sont directement impactés, leurs bâtiments sont vides". "Certains essaient de se retourner vers l'élevage de puolets puisque nous avons notre propre fillière de production de poussins à l'échelle locale", indique-t-il.
Le préjudice rencontré est en cours d'évaluation mais la Chambre d'agriculture confirme d'ores et déjà "une baisse d'approvisionnement en caneton s'élevant à 60% dans les élevages organisés ou en vente direct". Les fans du palmipède à toutes les sauces l'ont sans doute déjà remarqué, difficile de préparer un bon kari, un magret ou un civet quand l''ingrédient principal est absent des marchés et rayons pour une durée indéterminée.
- Du poulet à la place du canard -
Sur son site internet, le gouvernement indique une hausse "des mortalités groupées d’oiseaux du littoral constatées d’abord dans les départements côtiers des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme) essentiellement chez les laridés (goélands, mouettes et sternes) puis ces mortalités sont apparues courant juin sur les côtes normandes (Seine-Maritime, Calvados, Manche) pour être observées en juillet sur les côtes bretonnes (Côtes d’Armor) et désormais en Loire-Atlantique et Charente-Maritime".
"Depuis, ces constats sont réguliers sur les côtes de ces départements mais également parfois à l'intérieur des terres", souligne-t-il. " la date du 23 juin 2022, la France comptait 1 378 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 72 cas en faune sauvage et 35 cas en basse-cours", est-il précisé. Le site du gouvernement parle bien de "situation exceptionelle, encore jamais rencontrée en France".
Par ailleurs, "à la mi-juillet, environ 19,2 millions d'animaux (palmipèdes et volailles) avaient été abattus en France dans le cadre de la gestion de la crise depuis août 2021", indique le gouvernement.
Aux grands maux, les grands remèdes, le gouvernement a annoncée ce jeudi 1er septembre que "face à une pénurie de viande de canard, l'industrie agroalimentaire est autorisée à la remplacer par du poulet".
Face une pénurie de viande de canard, le gouvernement autorise à la remplacer par du poulet pic.twitter.com/nCpKKkqSSU
— BFMTV (@BFMTV) September 1, 2022
- Amélioration de la situation sanitaire -
Au 17 mai 2022, aucun nouveau foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n’a été détecté en élevage en France. Face cette amélioration de la situation sanitaire nationale, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, a décidé d’abaisser le niveau de risque sur le territoire national à " négligeable ", à compter du 8 juin 2022. Précisée par un arrêté publié au Journal officiel, cette nouvelle étape permet de lever les restrictions en vigueur sur la très grande majorité du territoire métropolitain, sauf dans les zones réglementées au sein desquelles les mesures de lutte sanitaires renforcées sont toujours en cours d'exécution.
Si le niveau de risque est revenu au niveau réglementaire considéré comme négligeable, la contamination de l'environnement reste élevée dans les régions où sont observées les mortalités d'oiseaux sauvages et le risque de contamination et d'introduction des élevages de volailles et palmidés peut survenir rapidement. Des mesures de repeuplement des élevages ont actuellement lieu, mais le canard sera absent des rayons et marchés le temps d'un retour à la normale.
mp/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com